CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE (CPFG)
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CONFERENCE PUBLIQUE
Thème : La situation socio-politique nationale : La gouvernance de Talon, les libertés et la révision de la Constitution
Cotonou, CPA 16 mars 2017

 

EXPOSE LIMINAIRE
Par Jean Kokou ZOUNON, 1er Porte-parole de la CPFG
Introduction
La Convention Patriotique des Forces de Gauche remercie et félicite tous ceux qui ont fait le déplacement cet après-midi pour échanger avec elle autour du thème de notre conférence de ce jour : La situation socio-politique nationale, la gouvernance de Talon, les libertés et la révision de la Constitution.
Est mise à l’ordre du jour l’imminence de la révision de la Constitution par la voie parlementaire avec la sortie du Ministre de la justice qui a déclaré de façon péremptoire le 5 mars 2017, alors que personne n’avait encore vu le projet, que le mois de mars 2017 sera le mois de la révision. Le peuple, à qui avait été promis un référendum, s’est emparé de la question et exige de partout qu’il soit consulté directement. Les hommes du pouvoir méprisent et rejettent l’exigence du peuple et tentent de réduire le processus de révision à une question juridique sans liaison avec toute la politique menée par Talon depuis 12 mois bientôt. Or la Constitution est un document qui fixe en droit, les rapports de force politiques entre les gouvernants et les gouvernés. C’est donc d’abord un document politique qui détermine la forme de gouvernement, les rapports entre les gouvernants et les gouvernés ainsi que l’organisation des pouvoirs publics. Parler de la révision de la Constitution appelle alors nécessairement l’examen de la politique d’ensemble menée par le gouvernement qui en prend l’initiative, d’où le thème de notre Conférence « La situation socio-poilitique nationale : la gouvernance de Talon, les libertés et la révision de la Constitution. ».

1-L’exigence du peuple d’être au cœur de la révision de la Constitution est une exigence populaire constante depuis 15 ans
Faisons-nous, ce faisant, preuve de subjectivisme ? Non. L’examen de la politique d’ensemble du gouvernement qui prend l’initiative d’un projet de révision de la Constitution a été une préoccupation constante de notre peuple et au cœur de ses positions. Il en a été notamment ainsi pour contrer les velléités de révision de la Constitution par Mathieu Kérékou en 2004-2005. Il en a été de même sous Boni Yayi où le peuple tout entier s’est levé contre sa volonté de réviser la Constitution. Et bien que le texte du projet de Yayi ne comportait aucun point précis relatif au nombre et à la durée du mandat présidentiel, tout le peuple jugeait le pouvoir de Boni Yayi disqualifié par toute sa politique pour une révision de la Constitution. L’interposition du peuple et son exigence à être directement impliqué pour tout projet de révision de la Constitution ne sont donc pas nouvelles. C’est une constante depuis 2004. Et on peut se rappeler le slogan "Touche pas à ma Constitution" contre Mathieu Kérékou 3. On se peut se rappeler les flots de paroles déversées à l’époque de Boni Yayi même par ceux-là aujourd’hui au pouvoir (Djogbénou, Azanaï, Sèhouéto, et consorts) et martelant que : une virgule ne doit être ajoutée ni enlevée à la Constitution sans consultation du peuple.
L’exigence du peuple d’être acteur pour toute révision de la Constitution est une exigence populaire et démocratique depuis 15 ans bientôt. Et c’est alors tout naturel que tout candidat à l’élection présidentielle de 2016 qui promet une révision de la Constitution ne peut que proposer la voie du référendum. La promesse de Talon de soumettre au référendum son projet de révision de la Constitution n’est donc pas un cadeau fait au peuple, mais sa soumission à une exigence populaire et démocratique qui s’est forgée pendant plus de 15 ans de luttes contre les volontés bureaucratique et autocratique de révision. Son revirement actuel pour la voie parlementaire constitue, comme l’ont souligné beaucoup d’acteurs, une trahison.
Talon a peur de la censure du peuple et veut se réfugier au Parlement parce que sa politique d’ensemble en moins d’un an d’exercice du pouvoir est désapprouvée par le peuple.
2- Caractéristiques de l’ensemble de la politique de Talon
a- La politique de Talon est une politique de prédation, d’accaparement des biens publics à son profit. Pour ne citer que les actes les plus voyants et sans compter les marchés de gré à gré, il s’est accaparé de la filière du coton, du PVI, rouvert son port sec d’Allada imposé aux autres acteurs, acheté sans enchères publiques, un domaine de l’Etat qui n’est pas en vente.
b- La politique de Talon est une politique d’affameur du peuple : Les travailleurs des entreprises publiques qui peuvent faire ombrage aux sociétés du Président, notamment dans le secteur de l’agriculture sont liquidées sans égard au sort des travailleurs. Les petits vendeurs et artisans des marchés et des rues sont brutalement et violemment chassés, leurs activités de survie détruites sans ménagement et sans aucune alternative. Le Président monopoliste peut imposer ses choix et prix au petit producteur et transporteur de coton. Les zémidjans sont pourchassés. Des habitations le long des routes traversant des villages sont détruites et sans préavis ni indemnisations. Le peuple vit sous un harcèlement constant. Les taxes et frais d’écolage se multiplient et s’élèvent à des niveaux astronomiques. On fait la chasse à la vente dans les rues et les marchés, des médicaments, mais sans une politique d’accès des pauvres à la santé à moindre coût. Comment nourrir et soigner les familles, entretenir les milliers de jeunes diplômés en chômage à leur charge, comment payer les dettes de microcrédits d’Etat ou des tontines privées ? Le Président répond par les effets d’annonce : attendez, attendez deux ans, attendez 2021 même pour la fin des délestages pourtant promise auparavant pour fin 2016 !
c- La politique de Talon est une politique liberticide : délimitation de lignes rouges connues de son seul pouvoir, interdictions des organisations des étudiants, répressions de manifestations publiques même dans les domiciles privées, fermeture arbitraire de chaines de radio et de télévision, censure dans les médias, tracasseries financières contre les presses non consentantes, interdiction de l’expression publique des convictions religieuses.
d- La politique de Talon est une politique d’impunité des crimes économiques et politiques : Les auteurs des scandales sous Boni Yayi, Machines agricoles, Ppea2, Cen-sad, Maria-gléta, Icc-services, pillage des réserves administratives sont libres et certains promus dans le gouvernement. Les auteurs des crimes crapuleux (enlèvement de Dangnivo, assassinat de Dame Agbossou-Sohoudji, du professeur Djènontin, du jeune El hadj Fawaz) courent toujours. Djogbénou, alors avocat dans le dossier Dangnivo, disait que l’affaire part du palais de la République et se termine au palais de la République. Maintenant qu’il est dans le palais, il ne nous sort rien. Dans sa politique de prédation et d’accaparement des biens publics, le pouvoir de Talon a décidé de ne pas regarder dans le rétroviseur. Même les auteurs des concours frauduleux annulés courent toujours.
e- Au total la politique de Talon est une politique autocratique : Une cour mafieuse composée d’amis et de parents autour de lui (Olivier Boko, Johannes Dagnon,) dicte la loi à une basse-cour de serviles et d’arrivistes (Koupaki, Atanasso, Bio Tchané, Azanaï, Djogbénou Sèhouéto et autres Toboula) pour écraser et piller le peuple. Dans cette lancée, même des femmes de ministres peuvent se permettre de faire la loi dans les ministères comme le révèle le journal l’Informateur du mercredi 15 mars 2017. Pour Talon et sa cour, le "Béninois est trop têtu" et il faut le mener au fouet comme un âne. Ce mépris pour le peuple se traduit entre autre par le mépris des compétences nationales et le recours aux cabinets associés étrangers.
C’est contre cette politique autocratique, d’impunité et d’affameur que le peuple proteste. En moins d’un an d’exercice, le pouvoir de Talon a perdu toute légitimité pour parler au nom du peuple. Il en est réduit à lui demander la patience. Le peuple se doute bien que la révision de la Constitution par Talon, au-delà de la démagogie, ira nécessairement dans le sens de légaliser cette politique anti-peuple et anti-démocratique complètement à l’antipode des attentes et exigences des masses populaires. C’est pour échapper à la censure du peuple que Talon, qui avait promis la voie du référendum, cherche refuge auprès des députés à l’Assemblée nationale pour accomplir son forfait.
Le pouvoir avance comme argument que la voie parlementaire est légale, car prévue par la Constitution. Mais la légalité sans la légitimité est contraire à l’esprit de la démocratie.
Au parlement, les députés ne sont pas dignes de confiance et ont perdu la légitimité aux yeux du peuple. Quelle légitimité reste encore à un Président de l’Assemblée qui proclame que son Parti ne sera plus jamais dans l’opposition et qui le lendemain des élections où son candidat a perdu, rejoint avec armes et bagages le camp du vainqueur ? L’obsession de nos députés à se vendre et du Président à les acheter est si connue à l’intérieur du pays que même des journaux à l’étranger s’en font l’écho dégradant pour notre pays. Voici par exemple ce qu’a pu écrire l’hebdomadaire "Jeune Afrique" n° 2922 du 8 au 14 janvier 2017 à propos du Président Talon et des députés béninois : « Bien que le Chef de l’Etat n’ait autour de lui aucun parti, il contrôle l’ensemble du Parlement, utilisant certaines des méthodes qu’il affectionnait en tant qu’homme d’affaires. « Il s’est acquis les faveurs d’une vingtaine de députés qui forment un groupes informel chargé de faire du lobbying » raconte un élu. Et, selon nos informations, les parlementaires d’un parti politique de premier plan ont reçu 2 millions de FCFA chacun en novembre…. » 2016. Une telle dénonciation et accusation du Président corrupteur n’a pas été relevée, ni démentie par le pouvoir. La voie parlementaire est donc connue, honteusement comme celle de la corruption, des chantages et de l’intimidation des députés, eux-mêmes élus pour la plupart par voie de fraude et de corruption des électeurs. C’est pourquoi, le peuple a parfaitement raison d’exiger qu’il soit acteur de toute révision de la Loi fondamentale.
3- Les points à réviser exigent l’implication directe du peuple.
Le Conseil des ministres d’hier mercredi 15 mars 2017 a adopté le décret de transmission à l’Assemblée nationale du projet de révision de la Constitution. La Convention Patriotique de Forces de Gauche et ses membres reviendront sans doute et plus amplement sur ce projet, pour examiner le sort réservé aux libertés fondamentales, aux droits des travailleurs et du citoyen pour le contrôle de la gestion du bien public, à la souveraineté du pays. Relevons déjà ici les mensonges flagrants du pouvoir de Talon et de ses griots lorsqu’on nous sort que « Ce projet de modification n’entraîne pas l’établissement d’une nouvelle Constitution, n’induit pas l’entrée en vigueur d’une nouvelle République ». (Cf L’actuelle Constitution comporte 160 articles. On nous dit que la modification comporte 46 articles nouveaux, soit plus du quart. Comment peut-on avancer qu’un texte qui a été modifié dans une telle proportion ne devient pas un texte nouveau ?
En ce qui concerne le contenu, il est question de l’augmentation de la durée du mandat des membres de la Cour Constitutionnelle, durée qui passe de 5 à 9 ans. Or la Cour constitutionnelle, à l’état actuel des choses, est la clé de voûte du système, chargé de la régulation du fonctionnement des institutions, et dont les arrêts sont sans recours. Ses arrêts s’imposent même outrageusement à l’Assemblée nationale. Seul le peuple souverain est au-dessus de la Cour Constitutionnelle. Comment peut-on modifier la durée d’un tel organe doté de tels pouvoirs sans en revenir au constituant originel qu’est le peuple. De même, sont revues à la hausse, à 6 ans les durées des mandats des députés, et des conseillers communaux et locaux. Comment peut-on faire modifier par les députés mandataires eux-mêmes la durée de leur mandat, sans en revenir au mandant, le peuple. Il s’agit là d’une violation des règles élémentaires de la démocratie et de l’éthique politique.
On nous parle d’une Cour dépolitisée. Mais l’on sait que des hommes désignés comme politiquement neutres à de hautes fonctions politiques sont généralement les pires instruments aux mains de forces occultes et d’argent. Talon a-t-il eu besoin par exemple d’avoir un parti avant de se faire élire ? N’a-t-il pas acquis une notoriété honteuse dans la corruption des députés et ce jusqu’au-delà de nos frontières ?
Les autres éléments que le pouvoir avance relève de la diversion et de l’escamotage. Le mandat unique ne résout aucun problème quant à la bonne gouvernance du pays. Sans règles de contrôle populaire allant jusqu’à la destitution, le mandat unique inaugure et renforce plutôt le règne de monarque qui peut tout se permettre pendant son mandat. Et c’est ce que le pays vit déjà actuellement.
A propos du système partisan, il est faux de prétendre que le mal du système vient du nombre élevé de partis politique. Le pays a connu de 1960 à 1972, la présence de 3 ou 4 partis. Le pays n’a pas été bien géré. Il a connu un seul parti officiel entre 1975 et 1989. Cela n’a pas été mieux. C’est dire que le problème est ailleurs. Il est dans l’orientation de ces partis et la loi, dans la garantie de la liberté d’association, n’y peut rein. La plupart des partis politiques au Bénin sont des partis de la haute bourgeoisie, créés et entretenus pour le pillage des ressources publiques une fois au pouvoir. Ils s’animent lors des élections pour prendre leur part du gâteau national. Leur idéologie, et ils en ont bien une, contrairement à ce qu’ils disent et que l’on dit d’eux, est l’apatridie et le pillage du bien public. C’est ce qui explique ce qui est appelée ici la transhumance politique. Pour assainir véritablement le système partisan, il suffit d’établir des barrières au pillage du bien public. Et l’une des mesures les plus sûres est l’instauration du contrôle populaire et citoyen de la gestion du bien public dont l’un des éléments est l’élection et la révocabilité par les travailleurs et les usagers des DG, directeurs des administrations et entreprises et projets publics. L’accès interdit au pillage des biens publics réduira le nombre des partis parasites des ressources publiques.
Les partis à la base de la Convention Patriotique des Forces de Gauche sont eux autres attachés aux intérêts des classes et couches populaires et œuvrent pour un pouvoir à leur profit. Ils sont les seuls, et l’exemple du PCB depuis 40 ans en est l’illustration la plus éclatante, à animer tout le temps la vie politique par leur prise de positions quotidienne sur les conditions de vie des masses et l’actualité politique. Ils sont les seuls à publier des journaux, de fréquents communiqués, à organiser des point de presse. Ils sont les seuls à montrer que l’animation de la vie politique n’est pas la participation aux organes du pouvoir, au parlement, dans les communes, mais l’éducation quotidienne des militants et des masses par leurs prises de position.
Le financement par l’Etat des partis politiques doit donc viser à faciliter cette animation de la vie politique. Or ce que propose Talon et son projet de révision consistent à financer le regroupement des partis politiques et non l’animation de la vie politique. Que des alliances soient nécessaires au moment des élections, le libre choix doit être laissé aux partis. Mais financer les regroupements sur la base du nombre de députés (par ailleurs élus sur la base de la fraude et de la corruption) donc sur la base de leur participation à la gestion du pays, revient à une double rémunération. Il appartient aux députés qui sont déjà payés par le contribuable de financer leur parti. Dans la situation présente, payer les regroupements de ces partis dont l’idéologie est le pillage et l’apatridie est comparable au financement de regroupement de petits clubs de larrons en associations nationales de malfaiteurs. La question de l’animation de la vie politique restera posée.
Le financement de l’Etat aux partis doit être pour une large part indépendant. Il doit consister fondamentalement à permettre à chaque parti de diffuser ses vues. Ainsi, un temps d’antenne d’au moins 10 minutes par mois sur les médias publics, d’une demi-page dans les journaux d’Etat, est une mesure juste et judicieuse d’aide de l’Etat à l’animation de la vie publique par les partis. L’Etat doit veiller à ce que la censure soit bannie des médias d’Etat. De même, l’Etat doit négocier et financer les médias privés pour l’accès à titre gratuit des partis sur les médias privés dans le même ordre. Pendant les élections, le financement des partis doit consister à la prise en charge de leurs délégués dans les bureaux de vote, au lieu des seuls délégués de la majorité et de l’opposition au parlement.
Le pouvoir et ses zélateurs avancent que la voie parlementaire permet de faire des bénéfices d’une consultation référendaire coûteuse. Mais lorsqu’un pouvoir décide de ne pas récupérer 50 milliards pillés et gaspillés pour Maria-gléta et dont l’auteur principal est au gouvernement, lorsque l’on laisse libre l’un des principaux acteurs du scandale Ppea2 car gendre de membre de la cour, lorsque l’on se refuse d’interpeler l’auteur du scandale des machines agricoles, affaire bien documentée par le député Yahouédéou, on est disqualifié pour parler des bénéfices pour le peuple.
4- Notre peuple mérite mieux.
A la fin de la gouvernance désastreuse de Boni Yayi, les partis membres de la Convention patriotique des Forces de Gauche ainsi que de nombreux démocrates ont dû reconnaître que le pays était dans une impasse, que le système instauré par la Conférence nationale de 1990, système du Renouveau démocratique était à bout de souffle et qu’il fallait réunir des Assises nationales, des Etats généraux pour rétablir les bases de notre vivre ensemble. La gouvernance autocratique et affameuse du peuple confirme cette nécessité encore rappelée par de nombreux acteurs à l’occasion du 27ème anniversaire de la tenue de la Conférence de 1990. Le pouvoir de Talon et sa tentative de révision de la Constitution constitue un escamotage de cette volonté tenace du peuple pour des Etats Généraux.
Car notre peuple mérite mieux. Notre jeunesse a soif de liberté et de savoir. Malgré les barrières multipliées à l’accès à la connaissance, elle persiste. Un gouvernement patriotique et de probité devrait lui ouvrir plus largement les portes du savoir et de l’emploi, supprimer les programmes inadéquats, l’encourager dans la jouissance de ses libertés. Elle ne mérite pas que l’on supprime ses organisations de combats, que l’on veuille l’embrigader, en faire des adultes soumis à la volonté d’un gouvernement et d’un système félon.
Les femmes pauvres des rues et des marchés sont braves et responsables dans leur attachement au bien-être de leur famille. Malgré les difficultés, elles n’hésitent pas à braver le soleil, la pluie, les maladies pour leur commerce de survie, pour l’éducation des enfants, l’entretien de nombreux jeunes au chômage. Elles ont besoin d’être soutenues. Les écraser, détruire leur abris, sans alternative à coup de bulldozer est un crime. Elle mérite que l’on dégage les réserves pillées par des dirigeants encore aujourd’hui au pouvoir, que l’on veille à leur formation, à leur accès plus large au crédit.
Notre peuple a soif de modernité dans le maintien de valeurs positives de nos traditions. C’est pourquoi les Rois et dignitaires veulent leur place dans le dispositif administratif, judiciaire et parlementaire de notre pays. Les populations du Bénin sont connectées à près de 80 % au téléphone portable. Elles donnent les bases pour l’informatisation de la vie du pays, de leur instruction à travers leurs langues maternelles, pour une industrie sur ces bases.
Notre peuple a combattu et vaincu l’autocratie barbare de Mathieu Kérékou. Les libertés ne lui ont pas été octroyées. Il les a conquises au prix de la sueur, des larmes et du sang. Il n’acceptera jamais que reviennent les périodes lugubres et sombres de l’autocratie que Talon pense restaurer avec ses lois scélérates sur le renseignement. Des lois scélérates pour un Etat policier que Talon soutient à l’Assemblée, où la police politique peut commettre des crimes d’ordre pénal sont inadmissibles. Notre peuple a rejeté la recolonisation et la Convention Patriotique des Forces de Gauche est fière d’avoir été un acteur de premier plan de la campagne contre cette infamie contre notre peuple. Notre peuple veut un pouvoir patriotique et de probité. Il ne veut pas la continuation des crimes politiques, la continuation de la gestion scabreuse du pays.
C’est pourquoi, la Convention Patriotique des Forces de Gauche s’oppose au pouvoir de Talon et à son projet de révision de la Constitution. Elle estime que le temps du peuple est arrivé. Elle appelle à un large front de toutes les forces (y compris dans les rangs des députés) opposées à la forfaiture et au complot que Talon et ses soutiens au parlement veulent perpétrer contre le peuple avec la révision en catimini et en dehors de l’implication direct du peuple.
La Convention Patriotique demande à Talon et à son compère Houngbédji de retirer de l’Assemblée ce projet de révision de la Constitution et de cesser de distraire le peuple béninois affamé et meurtri. Elle appelle le peuple à exercer son droit de contrôle citoyen sur ces élus députés. Que chaque citoyen interpelle directement le député de sa circonscription et lui rappelle ses devoirs.
L’avenir appartient à notre peuple. Que tous, nous nous levions contre le pouvoir autocratique et affameur de Talon. Que tous, nous nous levions pour réunir les conditions des Etats généraux en vue d’un gouvernement patriotique et de probité, garant de la réunion d’une Assemblée constituante pour une Constitution qui prenne en compte les aspirations de notre pays.

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