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III-           Pourquoi Yayi Boni ne mérite pas de finir le mandat actuel.

Dès le mois de juillet 2012, j’ai, dans une adresse aux organisations patriotiques des travailleurs, des jeunes, aux confessions religieuses et à la société civile en général, et faisant ainsi écho aux plaintes générales du peuple, lancé l’alerte en les termes que voici : « Notre pays va mal ! Dans un sursaut patriotique, levons-nous pour le sauver ». Et l’opinion était répandue dans toutes les couches populaires qu’il faut chasser le pouvoir affameur et tyrannique de YAYI Boni « par la rue ».

Prétextant de la présumée « tentative d’assassinat contre sa personne », YAYI Boni organise lui-même des marcheurs et monte des hommes-liges comme Urbain Karim da Silva de Porto-Novo pour conditionner les masses populaires sur cette idée qu’il faut laisser YAYI Boni poursuivre et terminer son mandat en 2016. Les propagandistes de cette idée qui se répand dans le peuple, évoquent « l’engagement de YAYI Boni » de ne pas prolonger son mandat au-delà de 2016. Et on fait référence à ses « engagements » devant le Pape et devant le président et devant le président Obama.

Je dis aujourd’hui et encore que la catastrophe actuelle incarnée par le pouvoir de YAYI Boni appelle une solution d’urgence sous peine de plonger davantage le pays dans de très grandes incertitudes ! Et cette solution d’urgence passe d’abord et avant tout par le départ immédiat de YAYI Boni du pouvoir. Ce disant, je sais que la plupart des hauts-bourgeois et autres éléments de la couche supérieure de la petite bourgeoisie du groupe « constitutionnel », c’est-à-dire les partisans purs et durs du maintien de la Constitution actuelle en l’état, diront le contraire. Mais l’histoire devrait nous inspirer et éclairer les actions des hommes.

La première raison qui fait que YAYI  Boni ne mérite pas de finir ce mandat-ci est qu’il l’a usurpé par un hold-ulp. L’acte fondateur de ce mandat est un faux et selon l’adage juridique latin « fraus omnia corrumpit » (La fraude corrompt tout) on ne doit pas céder à la logique du brigand qui veut -sous peine de violence- garder un butin volé au peuple.

La deuxième raison est que les dommages que causerait le maintien au pouvoir de YAYI Boni pendant trois ans encore seront incommensurables… Chômage, misère, famines. Combien de morts silencieuses du fait de la politique de YAYI Boni en trois ans ! Nul ne le saura jamais.

La troisième raison est que, le laissant aller jusqu’au bout de ce mandat, rien pas même des engagements soi-disant formels n’empêcherait YAYI Boni de tenter un coup de poker ; de tenter le coup à la Wade, à la Compaoré ou à la BIYA pour un troisième mandat.

La quatrième raison est que dans le meilleur des cas où il accepterait de partir en 2016, il ferait comme Kérékou en plaçant à sa place quelqu’un qui, d’une part protégerait ses arrières et empêcherait qu’on le poursuive ; d’autre part serait à son image et même ferait pire que lui. Et l’agonie de notre peuple se poursuivrait. Mais jusques-à quand va-t-on aller avec cet éternel recommencement basé essentiellement sur le principe anti-éthique de l’impunité?

Travailleurs, Jeunes, Femmes, Intellectuels traditionnels, Camarades, Peuples de mon pays,

Je sais que vous vous battez beaucoup et tous les jours pour ne pas mourir de faim, pour un minimum vital digne de la vie d’un homme; vous vous battez pour les libertés, pour la souveraineté, pour un pays beau et indépendant.

Je vous invite à éviter des erreurs et incohérences du passé. En 2010, à la veille des dernières élections présidentielles, beaucoup d’entre vous disaient qu’il fallait aller à ces élections pour faire partir le dictateur. Le Parti Communiste du Bénin avait rejeté la  naïveté de ces vues en disant « C’est aujourd’hui, c’est maintenant ! Il n’y a pas d’échéance au peuple souverain » qu’il faut aller par un soulèvement pour le chasser du pouvoir. Car disions- nous « Avec ou sans LEPI, le dictateur escroc se proclamera vainqueur et  se sera mieux organisé ». L’on a vu que c’est ce qui s’est passé effectivement. L’histoire se répétera-t-elle ? Notre peuple n’est pas incapable d’assumer son destin en le prenant en mains, avec détermination et tous les sacrifices que cela impose.

Travailleurs, Jeunes, Femmes, Intellectuels traditionnels, Camarades, Peuples de mon pays,

L’année 2012 s’en va avec ses lots de misères et d’attaques frontales du pouvoir contre les libertés ; mais aussi de luttes populaires et d’espérance. L’année 2013 s’annonce avec ces nombreux défis : politiques, économiques, culturels.

Comme il y a un an, lors de la présentation des vœux au peuple, je reprends les mêmes vœux formulés ainsi : « En cette veille de la nouvelle année qui s’annonce, je ne viens pas à vous avec des promesses de fleur et de l’eau de rose. Je viens à vous avec le langage de vérité de lutte et d’esprit de sacrifice. Je vous convie aux combats libérateurs pour l’instauration d’une  République Démocratique, Indépendante et Moderne dont la réalisation passe par le renversement révolutionnaire du régime de la « Refondation ».

Aux combats pour un monde meilleur, pour nous et les générations futures.

Pour le Pouvoir des Travailleurs et des Peuples !

Bonne et Heureuse Année 2013 à tous tant de l’intérieur que de l’extérieur.

Cotonou le 27 Décembre 2012.

 Le Premier Secrétaire du PCB

 

Philippe NOUDJENOUME

 

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