PARTI COMMUNISTE DU BENIN (P.C.B)

01 B.P. 2582 Recette Principale Cotonou (Rép. du Bénin)

Tél. :21 30 03 22/97 98 35 65 – Site :www.la-flamme.org

Cotonou, le 16 mai 2013

Le Premier Secrétaire

Philippe NOUDJENOUME

ADRESSE

- Aux Travailleurs,

- A la jeunesse et

- Aux peuples du Bénin

POURSUIVEZ ET INTENSIFIEZ LE COMBAT POUR LE CONTRÔLE DE LA GESTION DANS VOS ENTREPRISES, ADMINISTRATIONS ET COLLECTIVITES PUBLIQUES.

Travailleurs, Jeunes, Peuples de mon Pays,

1°- Analysant la gouvernance de notre pays, mon Parti, le Parti Communiste du Bénin avait conclu que le système de gestion, de suivi et du contrôle des entreprises et administrations publiques échappant à tout contrôle des travailleurs et des citoyens permettait le pillage des ressources publiques au profit des intérêts étrangers et de ceux des gouvernants. Ce système reposant sur le droit des seules autorités de nommer les gestionnaires du bien public assure l’enrichissement rapide des gouvernants par le biais des prévarications et prédations de toutes sortes. Des mouvements de protestation des travailleurs contre les prévarications arrivaient à identifier les pilleurs et à s’opposer au pillage. D’où le mot d’ordre naturel et conséquent qui en découle: le contrôle par les travailleurs et les citoyens de la gestion du bien public avec le droit d’élire et de destituer les gestionnaires, mot d’ordre agité par mon Parti depuis notamment 1983. Cela a éclairé davantage de travailleurs et offert une alternative consciente au système de gabegie et de corruption.

Les pouvoirs successifs de la haute bourgeoisie qui perçoivent bien que l’imposition du contrôle de la gestion par les travailleurs ruinerait leur source d’enrichissement illicite se sont toujours opposés de façon farouche à tout mouvement allant dans ce sens. On l’a vu encore récemment avec les exigences et propositions claires et sensées des travailleurs du Ministère des Finances et de l’Economie sous la direction de la FESYNTRA-Finances à propos du suivi et du contrôle des concours de recrutement d’Etat, dans différents établissements secondaires du pays, au Centre Hospitalier Départemental de l’Ouémé et du Plateau et à Natitingou. Dans ces deux derniers cas, le pouvoir a réprimé, emprisonnant le Secrétaire général du syndicat du CHD-OP et assassinant un jeune manifestant pour se permettre d’arrêter, d’emprisonner et de déporter les représentants des populations, responsables du Comité de Développement de Natitingou qui ont lutté pour la bonne gestion des milliards alloués pour la célébration du 1er août 2011 à Natitingou.  Mais, malgré les répressions et intimidations, les combats pour la bonne gestion des ressources publiques contre le pillage par les mafieux se poursuit et prend de la vigueur. Aux travailleurs, aux jeunes se battant pour le contrôle de la gestion du bien public malgré les embûches, je dis bravo ! Vous accomplissez  une œuvre patriotique et de salut national.

2°- Devant nous et sous nos yeux, les travailleurs de la SONACOP organisés dans leur syndicat le Syntra-Sonacop se sont levés comme un seul homme, dans un sursaut salutaire et de survie pour exposer à la face du  monde, les véritables crimes économiques dont était coupable le Directeur Général de leur Entreprise, Houéssou Expédit et demander son départ immédiat. Face au silence du Gouvernement, ils n’ont pas baissé les bras et ont poursuivi avec détermination leur mouvement avec la banderole interdisant l’accès de l’entreprise et des bureaux au DG mafieux. Et lorsque celui-ci se hasarda à se présenter sur les lieux, les travailleurs de la SONACOP  lui ont opposé leur action ferme et l’ont renvoyé sans ménagement. Ce faisant, les travailleurs ont destitué le DG Houéssou Expédit.

3°- C’est alors que le Chef de l’Etat, Boni YAYI, prononce au Palais de la République le limogeage du DG mafieux - avec cette scène où Koussey Alidou, Inspecteur Général d’Etat lisait le Rapport des actes criminels de gestion constatés, avec à côté Houéssou Expédit encadré par la police. Le Conseil des Ministres qui avalisera ce limogeage n’interviendra que le lundi 13 mai 2013. C’est bien, fort bien, la promptitude du Chef de l’Etat à concéder aux exigences des travailleurs de la SONACOP. Mais pourquoi n’a-t-il jamais agi avec autant de diligence avec tous les autres scandales tels ceux du Concours frauduleux à la Fonction publique, ICC-Services, Machines Agricoles, CENSAD, etc. en publiant des rapports d’enquête et en interpellant les coupables ? C’est dire que la clé de voûte de la non résolution des crimes économiques dans notre pays (avec les responsabilités situées et les sanctions à infliger) demeure donc le Chef de l’Etat, YAYI Boni.

4°- Le conseil des ministres du lundi 13 mai qui a avalisé dans un communiqué public, le limogeage du DG accuse l’ancien Secrétaire général du syndicat de la SONACOP, LOKOSSOU Dieudonné d’avoir «gardé silence pendant tout le temps sur des situations aussi graves et préjudiciables à la vie de l’entreprise.» (Cf. Fraternité 3354 du mercredi 15 mai 2013). Après la réponse du syndicaliste interpellé, la Directrice de Cabinet du Président de la République riposte, persiste et signe l’accusation en déclarant : «Par ailleurs, il est curieux de noter qu’un Secrétaire Général de syndicat puisse se prévaloir des déclarations abusives d’un directeur général de Société d’Etat, sur un prétendu rapport privilégié qu’il aurait avec le Chef de l’Etat, pour ne pas exercer le suivi et le contrôle de la gestion de la société dans laquelle il exerce ses fonctions». (Cf. La Nouvelle Tribune n° 2552 du 16 mai 2013).

Travailleurs, Jeunes, Peuples de mon Pays.

5°- Il va sans dire qu’une fois encore YAYI Boni veut se trouver un bouc émissaire en la personne de l’ex-SG du Syntra-Sonacop, Lokossou Dieudonné. Mais au-delà de la recherche d’un tel bouc émissaire pour tenter de se dédouaner de la responsabilité du Gouvernement, en particulier du Chef de l’Etat, YAYI Boni, dans le pillage et la gestion mafieuse à leur profit des entreprises et administrations publiques, le communiqué du Conseil des ministres et celui de la Directrice de cabinet à propos du rôle des responsables syndicaux et des travailleurs en général en ce qui concerne «le suivi et le contrôle de la gestion de la société dans laquelle il(s) exerce(nt) leurs fonctions» confirment :

a)  la faillite complète du système de suivi, de contrôle et de gestion des entreprises et administrations publiques au Bénin. Le mode de désignation des DG et Directeurs techniques par des nominations, le « contrôle » et le « suivi » des organes de contrôle existants (Inspection Générale des Ministères (IGM), Contrôleur Financier, Inspection Générale des Finances, Inspection Générale d’Etat, Haute Cour de Justice etc.) ont tous échoué.

b)   la reconnaissance au travailleur du  droit et du devoir « d’exercer le suivi et le contrôle de la gestion de la société dans laquelle il exerce ses fonctions ». La pertinence du mot d’ordre du contrôle populaire de la gestion du bien public a fini par envahir la vie et le gouvernement de BoniYAYI est obligé de l’admettre.

Travailleurs, Jeunes, mes chers compatriotes,

6°-Tout le monde voit que les nominations par Boni YAYI et le pouvoir au sommet servent au placement des draineurs des ressources au profit des nominateurs. Que Boni YAYI tente de chercher malhonnêtement un bouc émissaire, veuille recourir (de nouveau) à des «cabinets de renommée internationale» ou à des appels à candidature avec les dernières décisions toujours concentrées entre ses mains prouve que ce Président est complètement dépassé et qu’il faut le dégager au plus tôt de la tête de notre pays. Mais une réalité demeure têtue : ce sont les travailleurs de la SONACOP, à travers leur syndicat le Syntra-Sonacop, qui ont dénoncé les malversations faites par le DG, mené des actions pour son départ immédiat. Ils n’ont eu besoin d’aucun cabinet extérieur, même de renommée internationale. Car et du reste, aucun cabinet extérieur ne peut efficacement connaître, suivre et détecter les mille et une façons dont peut user un responsable corrompu pour piller les ressources publiques. Seuls les travailleurs et les citoyens peuvent le faire et c’est ce qui s’est imposé à Boni Yayi et à son gouvernement.

7°- Voilà pourquoi, au nom du Parti Communiste du Bénin qui a toujours soutenu le mot d’ordre du «suivi et du contrôle de la gestion de la société» par les travailleurs, je demande à tous les travailleurs et citoyens à partir d’aujourd’hui, d’intensifier le combat pour le contrôle de la gestion dans leurs entreprises, administrations, communes.

-     Tous les travailleurs doivent s’organiser tout de suite en comités de contrôle et de gestion pour ne pas  être taxés de complices de la gestion ruineuse de leurs entreprises, services et projets publics.

-     Partout, ils doivent demander des comptes aux responsables de ces entreprises, des projets et services publics, chasser les corrompus et les voleurs.

-     Partout ils doivent contrôler les critères des affectations et de gestion des ressources financières, matérielles et humaines.

-     Ils doivent aller jusqu’à l’élection des DG et Directeurs techniques des entreprises et administrations publiques.

-     Les jeunes, les femmes, les paysans dans leurs quartiers, établissements, marchés et communes doivent en faire autant.

-     Seul ce contrôle peut contrecarrer le pillage, éduquer collectivement à la bonne gestion, instaurer une nouvelle morale de probité et de patriotisme et poser les bases pour le développement accéléré, harmonieux de notre pays.

8°- Je demande au Gouvernement qui vient de reconnaître ce droit aux travailleurs et aux citoyens de respecter par conséquent son exercice.

Ainsi, on sauvera nos vies collectives, on sauvera notre patrimoine national, on sauvera la patrie commune, le Bénin.

Philippe NOUDJENOUME

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