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2-   … A la reconnaissance de la faillite du renouveau démocratique

Se retrouver devant une telle catastrophe dix ans après avoir chanté avec Boni Yayi le changement, après avoir participé avec lui à la marche «verte» contre la corruption, a obligé certains de ses anciens partisans à reconnaître qu’ils s’étaient trompés, qu’ils avaient trompé le peuple. Roger Ahoyo reconnait qu’ils avaient « pris un leurre pour le vrai changement » et que « nous nous retrouvons, dix ans plus tard, gros jean comme devant, face à un champ de ruines » (Bénin, après Boni Yayi ; in «La Nouvelle Tribune» du 12 octobre 2015).

Ensuite, Boni Yayi, en se basant sur les pouvoirs mêmes de la Constitution, s’est naturellement assujetti toutes les institutions, les réduisant à des caisses de résonnance. Il a pu se réjouir publiquement du fameux Pin-in-Pan-an entre lui et le président de l’Assemblée nationale. La solidité d’un édifice ne se mesure vraiment que quand il est secoué. A l’épreuve, l’édifice construit par la Conférence nationale montrait au monde entier des contrefaçons monstrueuses. Tous ceux qui vilipendaient le PCB pour avoir osé analyser, prouver et conclure que la Conférence nationale était un marché de dupes sont mis devant les faits. Roger Ahoyo écrit : «La dernière décision de la Cour constitutionnelle, qui a créé la confusion sur l’âge requis pour être candidat à l’élection présidentielle ; cette décision a convaincu tout le monde qu’il faut revisiter toutes nos institutions, (souligné par nous) à commencer par la Cour Constitutionnelle » (Bénin, après Boni Yayi ; in «La Nouvelle Tribune» du 13 octobre 2015).

Victor Topanou, quant à lui, dans une discussion postée sur sa page facebook en octobre 2015, déclare : « Aujourd’hui tous les gens sérieux sont unanimes pour reconnaître que le Bénin est dans l’impasse… Les deux seuls points qui font encore débat, c’est premièrement la nature de l’impasse et deuxièmement comment en sortir. 

En ce qui concerne la nature de l’impasse, il ne s’agit sans doute pas d’une impasse comparable à celle de 1989-1990 ; à l’époque, il s’agissait d’une crise de l’Etat béninois devenu incapable de remplir les fonctions essentielles qui sont celles d’un Etat moderne à savoir éduquer, soigner, nourrir et sécuriser. Aujourd’hui, il s’agit d’une crise de notre démocratie ou plus précisément de notre modèle démocratique. » (souligné par nous).

Dans sa parution du 20 novembre 2015 Numéro 1324, le journal «La Croix du Bénin» écrit dans un article intitulé « La déroute des partis politiques » ce qui suit : « A y voir de près, et on ne le dira jamais assez, la situation est préoccupante. A priori, avec un peu de recul, c’est comme si 25 ans après la Conférence des forces vives de la Nation de février 1990, la démocratie béninoise est sur le point d’être désorganisée» (souligné par nous).

Le constat est donc sans appel. Désorganisation de la démocratie béninoise, crise de notre modèle démocratique, revisiter toutes les institutions, voilà le résultat auquel, « à y voir de près », « a priori, avec un peu de recul », aboutit le journal «La Croix», 25 ans après la Conférence des forces vives de la Nation. Après avoir usé et ruiné le peuple, le modèle tourne au cauchemar. Victor Topanou écrit: « le vote s’achète et la fraude électorale est érigée en élément surdéterminant de la victoire. Les institutions qui par nature incarnent le vrai, le juste, le beau sont ici tournées au service du faux, de l’injuste et du vilain. L’impunité et la corruption généralisée sont érigées en modèle de société, (…). Tous les corps de la société sont gangrenés ».

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