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3-   Seule la révolution offre une solution de salut

Relisons ensemble quelques morceaux choisis du juste diagnostic fait, non pas par ces utopistes et extrémistes du PCB, mais par ces hommes de bonne société et des grands salons, qui ne se privent pas de mettre en avant leurs titres d’anciens ministres et de grands commis de postes internationaux (UEMOA, UNESCO, etc.) au sein du système. « Le Bénin est dans l’impasse ….. L’impunité et la corruption généralisée sont érigées en modèle de société,….. Tous les corps de la société sont gangrenés » (Topanou) ;  « c’est le système d’impunité. Il faut qu’on batte le système d’impunité qui facilite et alimente la fraude ou les corruptions…Ailleurs quand on découvre que la corruption règne au sein d’un parti, on sanctionne ce parti, mais ici on promeut les délinquants et on ne sanctionne pas. C’est notre drame, c’est notre péché. » (Me Zinzindohoué).

Si le Bénin est dans l’impasse, tous les principes de management indiquent que pour sortir de l’impasse, il faut sortir du système qui l’a engendrée. De même, si tant est que tous les corps de la société sont gangrénés, tous les médecins vous diront que le remède doit être chirurgical. Autrement, le corps risque de dégénérer après d’inutiles souffrances atroces. Il faut alors un sursaut patriotique pour réaliser la rupture. De là, on peut déjà comprendre que ceux qui voient bien la Révolution, mais choisissent les réformes veulent faire faire au peuple, aux travailleurs et à la jeunesse d’atroces sacrifices inutiles. Ils se rendent complices des bourreaux qui par la force de l’argent et de la fraude renouvellent le système de drame de l’impunité, de la corruption et de l’abêtissement. Ce système nous a conduits dans une impasse dont veut profiter l’ancien colonisateur pour renforcer la mainmise de la FrançAfrique sur le pays.

Ce qu’appelle la situation, c’est une révolution, une remise en cause par la société elle-même du statut d’esclave consentant et une reprise du statut de souverain qui décide pour lui-même. Tout patriote sincère, tout démocrate, pour être conséquent se doit d’en appeler à la révolution, confiant que le peuple saura et réussira à la faire.

Et dans cette voie, on ne peut recommander les élections actuelles qui sont dans la même ligne que celles antérieures, à coup d’argent et de fraude. Les principaux candidats, comme on l’a vu, sont dans cette logique. Gagnera plus facilement, celui d’entre eux qui aura les faveurs des organisateurs de cette élection, la Cena et la Cour Constitutionnelle sous la dictée des réseaux divers, dont ceux de la FrançAfrique. Déjà, Honfo, le maire de Sème, a déclaré que le prochain président sera connu dès le 1er tour, le 28 février 2016. Mr Honfo est membre dirigeant du PRD et c’est son collègue Ahouanvoébla qui préside le Cos-Lépi. «Un tour, K.O» devenu la règle en Afrique paraît déjà programmée comme en 2011. Le pouvoir de Yayi ainsi que des agences dépendant de l’ancien colon, la francophonie, se disent prêts à financer un renouvellement des cartes d’électeurs, donc du fichier électoral afin de faciliter de nouveau un hold-up électoral.

Dans tous les cas, le gagnant des élections aura été celui qui aura distribué beaucoup de sous et aura bénéficié de la fraude. Aucun des potentiels gagnants dans ce cadre ne peut opérer la rupture d’avec le système d’impunité. Comme l’a reconnu Topanou « le système ne peut que se reproduire » (op.cit.). Par conséquent, Rien de bon pour le peuple ne sortira de l’élection présidentielle de février 2016.

Contre le désastre et contre les solutions de continuité, il faut donc un sursaut national de rupture d’avec le système d’impunité. Le mouvement populaire doit se prendre en charge jusqu’à créer les conditions de réunion des Etats généraux du peuple afin d’instaurer la transition politique qui mette fin à l’impunité.

Le mouvement démocratique dans le monde a connu ces dernières années des avancées, des révolutions qui ont instauré des transitions, des gouvernements de salut public. Ces transitions et gouvernements de salut public ont été consécutifs à des renversements populaires de régimes pourris et faillis. Ces états de choses n’ont été possibles qu’après des cures chirurgicales. Ici, la corruption, l’impunité ont gangréné tous les corps de la société. On ne peut entamer la guérison qu’en renversant le régime.

Le système d’impunité s’entretient par le pouvoir discrétionnaire du gouvernement à nommer, contrôler et sanctionner les responsables chargés de la gestion du bien public. Pour « battre le système d’impunité qui facilite et alimente la fraude et les corruptions », il faut mettre fin au pouvoir discrétionnaire de nomination détenu par les seuls membres du gouvernement. C’est ce système qui permet de placer le frère ou le fils de région, le membre de famille, du réseau occulte, de religion, de son parti au détriment des méritants, ou tout simplement de vendre des postes pour le convoyage en retour des ristournes. Et toute réflexion sérieuse, au vu de notre expérience, aboutit à cette solution qu’il faut établir l’élection et la révocabilité par les travailleurs des DG, des directeurs techniques des administrations et entreprises publiques. En cela, l’expérience de l’université, où le recteur ainsi que le doyen sont élus par leurs pairs, doit être approfondie pour y ajouter des clauses claires pour la révocabilité.

L’appel à candidature à des postes de direction ne suffit pas à résoudre le problème, tant que le pouvoir discrétionnaire du choix demeure dans les mains du gouvernement. Pour lutter efficacement contre l’impunité, la décision doit être aux mains des travailleurs à la base. C’est le contrôle par les travailleurs et les citoyens sur le responsable chargé de la gestion du bien public dans leurs secteurs qui peut permettre de lutter efficacement contre la corruption.

L’exigence du contrôle de la gestion du bien public par les travailleurs, avec le droit d’élire et de destituer des DG et directeurs techniques des administrations et entreprises publiques, est constante depuis 1985. Les dirigeants hauts bourgeois font tout pour la contrer, car cette exigence satisfaite contrecarre le pillage et la fraude qui constituent la source de leur enrichissement arrogant et rapide. D’ailleurs, le droit au citoyen et au travailleur par rapport aux directions du sommet de contrôler la gestion du bien public dans son secteur est de droit commun ; le contrôle du sommet ne peut qu’être l’exception selon le principe d’efficacité managérial reconnu : le principe de subsidiarité. Ce sont les travailleurs et les usagers d’un service administratif, les habitants d’un quartier qui sont les mieux placés pour connaître les mauvais faits de gestion, et en apprécier les résultats.

Dans le cadre de ce dispositif qui étend le droit des citoyens au contrôle de la gestion du bien public, le modèle au Bénin prendra tout son sens démocratique.

Les auteurs de violation des libertés publiques (bien public essentiel) doivent être jugés et punis, non pas devant une Cour Constitutionnelle qui se contente, dans le meilleur des cas, de proclamer une condamnation platonique sans effet administratif, mais devant les tribunaux de droit commun. Le citoyen aura le droit d’arraisonner tout distributeur de sous pendant les élections. Le contrôle de la gestion du bien public devra permettre que les membres du conseil supérieur de la magistrature soient élus par les magistrats. Sur le plan de la gestion, le peuple pourra juger des choix de ses dirigeants, quels sacrifices sont nécessaires et pourquoi. Le peuple saura intervenir sur les programmes de développement et en contrôler les projets d’application. Un programme de redressement national pourrait alors avoir un sens. Un gouvernement de salut public en serait un véritable.

Une révolution rétablira nos langues nationales et en fera des langues d’instruction et d’administration dans leurs terroirs. Comme l’ont montré de nombreuses expériences, l’apprentissage de langues étrangères à partir et après celui des langues maternelles sera plus rapide et leur maitrise plus profonde. Nous nous enracinerons dans nos cultures pour notre essor dans tous les autres domaines.

Aujourd’hui, on nous propose notre déracinement complet, notre aliénation avec le retour vert, humiliant de la recolonisation. Y a-t-il d’autre alternative, comme dit l’autre, que la révolution ou la mort ? Des individus mourront. Selon l’expérience récente du soulèvement du Burkina Faso, cela a coûté onze morts et environ deux cents blessés. Il y a eu des sacrifices. Mais sont-ils plus lourds que les morts causées par la politique destructrice des hôpitaux publics et des salaires de misère de Boni Yayi ? Notre peuple, qui survivra à coup sûr, ne le fera qu’avec la révolution.

Le Parti communiste demeure conséquent à appeler, à œuvrer pour la révolution, pour la démocratie véritable, pour un pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.

En guise de conclusion : cela semble toujours impossible jusqu’à ce que cela soit fait

Les bourgeois dans toutes les couches répètent sur tous les tons que le Béninois ne serait pas prêts pour faire une révolution. Il s’aplatirait par trop devant la force de l’argent. L’ennemi, les impérialistes seraient trop forts. Mais le Béninois, hier le Dahoméen, avait pourtant accompli des insurrections, en 1963, en 1966, en 1975, en 1989. Oui, vous répond-on, mais les jeunes de maintenant ne seraient pas ou plus à la hauteur. D’ailleurs, ils seraient trop peureux. Mais ce sont eux qui se sont insurgés en mai 2015 à Cotonou. Ce sont des jeunes étudiants qui ont dressé des barricades sur le campus de l’université d’Abomey-Calavi dans la lutte pour les deux sessions à la fin de l’année ? Ce sont eux qui protestent contre les concours frauduleux. Mais combien sont-ils ? vous lance-t-on à la figure.

Alors, on finit par observer que l’objectif du contradicteur n’est pas d’encourager, d’aider ou de souhaiter même la révolution, mais plutôt de décourager, de démoraliser pour la domination éternelle des pilleurs et fraudeurs. Et comme le contradicteur ne peut plus soutenir que les révolutions sociales sont dépassées, comme il ne peut plus soutenir que les peuples noirs au-dessous du Sahara n’en sont pas capables, il en reste à demander des preuves, des sortes de garanties pour la révolution. Il peut alors se donner aux solutions de duperie réformiste, des solutions de maquillage de la continuité.

Dans ces conditions, il ne reste qu’à répondre à des contradicteurs de ce genre ces mots mémorables de Mandela qu’un camarade a rappelé le 11 décembre 2015 à l’occasion de la commémoration de la journée du 11 décembre 1989 : « cela semble toujours impossible jusqu’à ce que cela soit fait. ».

Pendant 15 ans, de 1975 à 1989, Kérékou avec son parti-Etat le PRPB ont soumis le peuple sous la force brutale de la répression policière. Aujourd’hui, les pouvoirs du Renouveau démocratique écrasent le peuple sous la force brutale de l’argent de la corruption et de la fraude. Seule une minorité, comme toujours et partout, avait eu le courage de ne pas baisser les bras et d’entretenir la résistance. Et la petite flamme a fini par embrasser tout le peuple. Aujourd’hui, une minorité résiste et continue d’appeler à la résistance, au refus. La force brutale et abêtissante de l’impunité a conduit le pays au désastre, au Waxala. Elle veut ramener le pays au rang de colonie et le Béninois au rang de sujet indigène. La dialectique de la vie accomplit ainsi son œuvre : la force brutale de l’argent et de la corruption devient la faiblesse du système. Le peuple se découvrira de plus en plus le droit et surtout le devoir et la force de reprendre son rôle : celui du souverain pour instituer un pouvoir à son profit, un pouvoir des travailleurs et des peuples. L’impossible sera fait.

Alors plus que jamais, les révolutionnaires doivent dire au peuple :

En Avant pour la Révolution !

NON A LA RECOLONISATION ! NON A LA FRANÇAFRIQUE !

RIEN DE BON POUR LE PEUPLE NE SORTIRA DE LA PROCHAINE ELECTION PRESIDENTIELLE!

ŒUVRONS POUR DES ETATS GENERAUX DU PEUPLE POUR REFONDER NOTRE PAYS !

Jean Kokou ZOUNON

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