ÉDITORIAL

   Faire payer les indépendances des peuples : c’est une rançon d’État, un racket, un crime économique honteux.
   C’est ce que fait la France. C’est ce qu’elle a fait contre le peuple haïtien après l’indépendance de Haïti après la déroute de l’armée coloniale française à Vertières. La France vaincue lui imposa une rançon de 150 millions de francs-or pour « dédommagement ». Un acte d’extorsion, imposé sous la menace d’un blocus militaire. . Il est logique et nécessaire que cet argent soit restitué, que la “dette” de l’indépendance soit reconnue comme un vol. Le bon sens, la justice, la mémoire et la morale commandent une seule chose : restitution.

 

C’est ce qu’elle fit aussi, quand, sous les pressions des luttes pour la décolonisation dans ses colonies d’Afrique et des Comores, elle leur concéda l’”indépendance” dans les années 1960 en leur imposant une série d’accords bilatéraux iniques… en réalité, un système sophistiqué de tutelle, le pacte colonial. Une rançon perpétuelle illégitime et illégale.

   Le 8 mai 1945, c’est la capitulation du nazisme en Europe. Le 30 juin 1991, c’est l’abolition des lois raciales en vigueur depuis 1948, fondement du régime d'apartheid en Afrique du Sud. Aux peuples africains, la victoire sur le nazisme rappelle que les grandes puissances peuvent être vaincues. La fin de l’apartheid enseigne que même les structures les plus enracinées peuvent s’effondrer. Mais il faut surtout se souvenir que les leçons de l’histoire ne servent à rien si elles ne sont pas traduites en action.

   L’indépendance réelle ne s’octroie pas : elle s’arrache. C’est ce que montrent les différentes commémorations au Bénin et dans la diaspora.


La Rédaction


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ACTUALITÉ POLITIQUE


HAÏTI : la rançon de l’indépendance

   En 1804, Haïti devient la première République noire libre du monde. Arrachée au prix d’une révolution sanglante contre l’esclavage et le joug colonial français, cette liberté aurait dû être célébrée comme un triomphe de la dignité humaine. Mais la France, humiliée par la défaite de son empire esclavagiste, décide de faire payer aux Haïtiens, les anciens esclaves, le prix de leur propre indépendance.

   En 1825, sous la menace d’une nouvelle guerre, le roi Charles X impose à Haïti une « indemnité » de 150 millions de franc-or – soit plus de 20 milliards d’euros actuels. Officiellement, il s’agissait de « compenser les colons français pour la perte de leurs biens » : les terres, mais aussi les êtres humains réduits en esclavage, et désignés « Biens meubles » !

   Haïti, isolée et menacée, n’a pas eu le choix. Pour éviter une reconquête militaire, elle se résigna à payer la rançon par dettes contractées près les banques françaises. Le paiement de la rançon durera jusqu’en 1947 alors que le paiement des intérêts sur les dettes a été finalisé en 1952. Un véritable pillage, qui a étranglé l’économie haïtienne et compromis dès le départ le développement de la jeune nation jusqu’aujourd’hui.

   L’argent versé à la France aurait pu construire des écoles, des hôpitaux, des routes. Il a enrichi les anciens colons. Il aurait pu financer l’agriculture, l’alphabétisation, l’émancipation du peuple. Il a servi à rembourser une dette immorale imposée par la force.
  

   Ce chantage historique reste une des racines profondes des souffrances actuelles d’Haïti : pauvreté chronique, instabilité politique, dépendance économique. Comment parler de justice ou de solidarité internationale quand un tel crime économique reste impuni, voire nié ?

Une demande de réparation étouffée

   En 2003, sous la présidence de Jean Bertrand Aristide, Haïti réclame officiellement 21 milliards de dollars de réparations à la France. Moins d’un an plus tard, Aristide est renversé et exilé dans des conditions troubles. Les puissances française et américaine reprennent le contrôle du pays sous couvert de maintien de l’ordre.
   Ses successeurs maintiennent cette revendication. Mais à l’Élysée, c’est le silence. En 2015, en visite en Guadeloupe, François Hollande évoque timidement la « rançon de l’indépendance » et laisse entendre qu’un remboursement serait envisagé. Rapidement, son service de communication dément une « bourde diplomatique ».

Vers un tournant ?

   Mécontents du blocage persistant, les dirigeants haïtiens boycottent le dernier sommet de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et dénoncent publiquement la France à la tribune de l’ONU en septembre 2024.
   En réponse, Emmanuel Macron annonce le 17 avril 2025 la création d’une commission franco-haïtienne d’historiens chargée d’« évaluer l’impact de la dette de l’indépendance sur la situation actuelle d’Haïti ». Le président français déclare : « La vérité de l’histoire ne doit pas diviser, mais rassembler. Nous devons ouvrir des espaces de dialogue et de compréhension mutuelle. »

   La surprise est générale. Mais cette annonce, saluée par certains comme un pas dans la bonne direction, suscite aussi scepticisme et prudence. L’historien Georges Michel rappelle que les Haïtiens ont été trahis, à la fois, par leurs propres élites et par les puissances étrangères. Jean-Marc Ayrault, ancien Premier ministre et président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, estime qu’il s’agit d’un geste fort, même s’il reste insuffisant.

   D’autres commentateurs préviennent que cette reconnaissance pourrait avoir des répercussions diplomatiques et financières pour la France. C’est comme « ouvrir une boîte de pandore » disent les autres. Des journalistes qualifient néanmoins la décision d’« historique ». Reste à voir si elle sera suivie d’effets.

Les commissions de l’oubli

   Car les peuples africains, eux, ont appris à se méfier. À chaque fois qu’une réparation est demandée à la France pour ses crimes coloniaux et néocoloniaux, Emmanuel Macron, son président en exercice, crée une commission. Une manière plutôt élégante… d’enterrer les contentieux.
   On l’a vu avec les biens culturels africains pillés pendant la colonisation. Une commission a été créée, qui a « découvert » ce que les peuples concernés savaient déjà. Quelques objets ont été rendus au Bénin, mais l’essentiel, la grande majorité, reste en France.
   Même scénario pour le Rwanda, où la responsabilité française dans le génocide a été reconnue… sans réparation. Idem pour le Cameroun, où la France a mené une guerre coloniale meurtrière contre les indépendantistes pendant plus de quarante ans, sans jamais répondre de ses crimes, des assassinats de plusieurs responsables de l’UPC – Unions des populations du Cameroun - comme Ruben Um Nyobe, Félix Mounier et plusieurs autres, les villages brûlés, rasés en Afrique, en Asie et dans les Antilles, les Oradour-sur-Glane du Général Thomas Robert Bugeaud en Algérie, …

Rendre justice, pas faire la charité

   La vérité est simple : ce n’est pas à Haïti de mendier, c’est à la France de restituer. Il ne s’agit ni de charité, ni de faveur, mais de justice. La restitution des sommes indûment perçues ne suffira pas à réparer les blessures, mais ce serait un pas symbolique fort vers la reconnaissance d’un crime d’État.

    Les peuples ont une mémoire. Haïti, fière de son histoire de lutte, n’a jamais oublié. En ce XXIe siècle, il est temps que la France regarde son passé en face et rende ce qu’elle a volé à tous les peuples colonisés et toujours sous sa tutelle de fait.

   Ce que la France appelait une « indemnité » n’était rien d’autre qu’un vol, une rançon, une escroquerie légitimée par la force. Un acte honteux que l’histoire retiendra comme un crime économique.

   La France doit rembourser Haïti. Parce que les commissions n’effacent pas l’Histoire. Parce que les peuples se réveillent. Parce qu’il est temps, enfin, de rendre justice. /


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Le pacte colonial : une rançon d’État perpétuelle

   Les vraies raisons de l’impossible développement de l’Afrique francophone : pillage organisé et trahison d’une partie de l’élite intellectuelle et compradore

   Depuis les fausses indépendances de 1960, la France a enchaîné ses anciennes colonies d’Afrique à un système de servitude postcoloniale qui empêche tout développement. Cette domination repose sur un pacte colonial soigneusement perpétué et entretenu par des Blancs à peau noire : accords militaires, mainmise économique, confiscation monétaire et contrôle politique, le tout enveloppé d’un manteau au nom évocateur, La FRANÇAFRIQUE. Une tutelle sournoise, mesquine et cruelle, souvent défendue par une partie de l’élite africaine intellectuellement soumise et corrompue.

Un système d’extorsion perpétuel

   Comme Haïti l’a été pendant plus d’un siècle (1825-1947), l’Afrique francophone est victime d’un racket institutionnalisé jusqu’à ce jour. Si Haïti a versé à la France l’équivalent de 21 milliards de dollars en "indemnisation" pour avoir osé briser ses chaînes avec la France, superpuissance coloniale d’alors, les pays africains subissent, eux, une extorsion perpétuelle et systémique sous des formes modernisées et plus sophistiquées pour enfumer les populations des pays soumis.
Regardez par vous-même!

·Le vol monétaire : Le franc CFA et la confiscation des réserves

   Le franc CFA est l’un des instruments les plus puissants de la domination postcoloniale française. Créé en décembre 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce système monétaire a été imposé aux colonies africaines et comoriennes dans le cadre de la « zone franc ». Il s’agissait, dès le départ, de la domination monétaire dont la centralisation des réserves de change de ces territoires au Trésor français est une composante centrale.
  Aujourd’hui encore, malgré les indépendances dites "acquises" dans les années 1960, ce système persiste.

Trois zones sont concernées :

• L’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), qui regroupe 8 pays : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo – utilisateurs du franc CFA (XOF) ;

• L’Union monétaire d’Afrique centrale (UMAC), composée du Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine et Tchad – utilisateurs du franc CFA (XAF) ;

• L’Union des Comores, qui utilise le franc comorien (KMF).

   Depuis 1961, ces quinze pays sont tenus de déposer une part importante de leurs réserves de change dans des comptes ouverts au Trésor public français. Ce taux était initialement de 85 %, ramené au fil des critiques à 50 % puis 0% pour l’UEMOA, 65 % puis 50 % pour la BEAC, et 65 % pour les Comores. Mais peu importe le pourcentage : la centralisation reste obligatoire au nom de la garantie de convertibilité – une garantie décidée, encadrée et contrôlée… par la France elle-même.

   Le fond du problème n’est donc pas le taux, mais la nature même de ce mécanisme : une mainmise étrangère sur la politique monétaire de nations prétendument souveraines. Ces réserves africaines sont ensuite investies sur les marchés financiers à Paris et dans le monde, sans que les pays concernés n’aient aucun droit de regard ni d’usage direct.
   Et, comble de l’absurde : pour mobiliser une part de leur propre argent, ces pays doivent emprunter auprès du Trésor français à des taux d’intérêts décidés …par la France, avec droit de veto français en prime.

   C’est un système néocolonial d’extorsion économique, équivalent à une ponction de souveraineté, qui prive les pays africains d’outils fondamentaux de développement : maîtrise des flux financiers, capacité d’investissement, politique de crédit, stabilité monétaire autonome. La conséquence est tragique mais logique : asphyxie économique, dépendance chronique et impossibilité de décollage réel de développement.

L’ingérence économique - Priorité aux entreprises françaises

   Les marchés publics sont verrouillés au profit des sociétés françaises, au détriment d’initiatives locales ou d’offres plus avantageuses. En Côte-d’Ivoire, au Sénégal, au Gabon... les grandes entreprises françaises contrôlent eau, électricité, banques, transports, ports et télécoms. Résultat : la souveraineté économique des États est fictive.

L’esclavage par la dette et le “droit de premier refus”

   Les pays africains doivent encore "rembourser" le coût de la colonisation. En parallèle, la France bénéficie d’un droit de premier refus sur toutes les ressources naturelles découvertes. Elle choisit en premier, et seulement ensuite, les pays peuvent chercher d'autres partenaires. C’est du pillage pur et simple, légalisé. 

L’asservissement militaire

   Les forces armées africaines sont formées en France. Résultat : des officiers souvent endoctrinés, doivent une loyauté à Paris plutôt qu’à leur propre patrie. En cas de tension, la France peut déployer ses troupes en vertu des accords de défense signés dans les années 60. Elle l’a fait en Côte d’Ivoire, au Mali, en Centrafrique… non pas pour défendre les peuples, mais plutôt ses intérêts économiques.

Coups d’État, pressions et assassinats comme outils de gouvernance

   Tout dirigeant qui conteste cet ordre néocolonial est évincé ou tué. Thomas Sankara, Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba…tous éliminés pour avoir osé rêver d’indépendance réelle. En Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo a tenté de briser la dépendance. La réponse fut sanglante : bombardements, civils massacrés, et pouvoir remis à un dirigeant plus docile en la personne de Ouattara.

Le contrôle culturel par la francophonie

   Imposer le français comme langue officielle permet à la France de maintenir une mainmise intellectuelle et culturelle. La "Francophonie", sous couvert de coopération, est en réalité un instrument d’influence pour diffuser la vision et les intérêts de Paris. Mais parler uniquement français, c’est se couper de 96 % de la connaissance mondiale.

L’interdiction d’alliances militaires libres

   Sans l’aval de la France, les pays africains dits francophones n’ont pas le droit de signer d’accords militaires avec d’autres puissances ni de décider et d’acquérir eux-mêmes des équipements et des armes militaires. C’est le Président français Emmanuel Macron qui l’explique clairement à Cotonou. D’où la fragilité des structures de défense régionales africaines : elles sont volontairement désarticulées.

Une partie de l’intelligentsia locale complice

   Le plus tragique, c’est que cette domination ne pourrait perdurer sans la trahison d’une partie de l’élite africaine. Professeurs, économistes, journalistes, hauts fonctionnaires... beaucoup continuent de justifier ou minimiser ce système d’exploitation. Pire : certains, liés à des réseaux maçonniques ou académiques français, défendent même cette soumission.

Une politique de la peur et de l’opacité

   La France n’a aucun intérêt à changer ce système. Elle en retire jusqu’à 500 milliards de dollars chaque année, selon certaines estimations. L’opacité est totale. Même les banques centrales africaines n’ont pas accès aux comptes où leur propre argent est stocké. Et toute tentative de contestation est réprimée, à travers la manipulation des élites locales ou l’usage direct de la force.

Une nécessité de rupture demeure vitale

   Il faut être clair : aucun pays au monde ne peut se développer dans un tel carcan.
L’Afrique francophone est l’unique région du monde dont les institutions financières, militaires, linguistiques, économiques et diplomatiques sont encore pilotées depuis une ancienne puissance coloniale.

L’indépendance ne se quémande pas. Elle se prend.

   Il n’y a pas de réformes possibles dans ce système : il faut y mettre fin, unilatéralement, et reconstruire nos nations sur des bases de souveraineté, de coopération équitable et de dignité.
C’est la seule voie pour les pays sous cette tutelle comme le Bénin.
C’est la raison pour laquelle les exigences pressantes à l’ordre du jour au Bénin aujourd’hui, sont :

Les assises nationales souveraines pour un nouveau vivre ensemble et un gouvernement démocratique et patriotique;

• La souveraineté nationale véritable.

• La dénonciation des accords du pacte colonial avec la France et de tout accord de sujétion; réorientation de la coopération vers des partenaires alors librement choisis.

• Bouter hors du Bénin, les troupes françaises. /

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Bandung est mort. Vive Bandung 2.0 !

Il y a 70 ans, les peuples du Sud affirmaient leur droit à la souveraineté lors de la Conférence de Bandung. Mais le rêve d’un monde décolonisé a été trahi. Aujourd’hui, il est temps de raviver la flamme : pour une rupture radicale avec toutes les formes d’impérialisme, ancien comme nouveau.

Bandung, 1955 : le souffle du Sud

  En 1955, à Bandung, des nations fraîchement indépendantes ou encore sous domination coloniale se rassemblent pour dire non aux empires, non aux blocs, oui à la souveraineté. Ce sommet historique ravive l’éveil politique des peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine.

   Pour l’Afrique, Bandung jouera un rôle catalyseur dans les luttes de libération. Il a légitimé les revendications indépendantistes, ouvert des canaux de solidarité, et jeté les bases d’une unité politique du Sud global. Le "Tiers Monde" devint alors une force collective, décidée à tracer sa propre voie, loin des puissances coloniales.

   Mais ce rêve a été brisé. Il n’a pas survécu. Il a été étouffé, récupéré, neutralisé. Aujourd’hui encore, les anciennes colonies restent enfermées dans des structures de domination plus discrètes, mais toujours aussi implacables.

Une indépendance confisquée

   Dans la plupart des pays africains, l’indépendance a été une mascarade. À part quelques cas, Guinée, -Algérie et Vietnam — qui l’ont conquise par la lutte, les autres se sont vu imposer une liberté sous tutelle. Les gouverneurs blancs ont été remplacés par des élites locales dociles, plus soucieuses de plaire à Paris que de servir leur peuple.

   La colonisation directe a fait place à une domination économique et politique. Les bases militaires ont remplacé les drapeaux. Les accords commerciaux déséquilibrés ont remplacé les chaînes. En Afrique francophone, un pacte néocolonial maintient les pays dans une servitude perpétuelle.

Un néocolonialisme raffiné, mais implacable

   Aujourd’hui, la domination ne dit plus son nom. Elle avance masquée sous les atours du "partenariat", des forums économiques, des ONG de développement, ou encore de la coopération militaire. On colonise avec des prêts toxiques, des diktats budgétaires et des contrats miniers léonins.

   Et lorsqu’un pays tente de rompre avec cette domination, les représailles sont brutales : putschs, sanctions, assassinats… Le tout avec l’aide des élites locales complices, apatrides, qui sacrifient l’intérêt national pour conserver leurs privilèges.

Les puissances changent, l’exploitation demeure

   Face à l’Occident déclinant, certains espèrent un salut venu d’ailleurs : Washington, Chine, Russie, Inde, Turquie… Mais ces puissances établies ou émergentes, bien qu’elles n’aient pas été des colonisateurs traditionnels, défendent d’abord leurs propres intérêts.
  Chine, Russie, Inde, Brésil… Les BRICS n’offrent pas une rupture avec le système d’exploitation, mais une adaptation. Ils prêtent, investissent, exploitent… sans jamais remettre en question les règles injustes de l’ordre mondial. Ils veulent une place plus grande dans le système, pas sa fin.

Changer de maître ne fait pas une libération.

   Il faut briser le système, pas le réaménager. Ce système de prédation n’est pas une fatalité. Mais il ne s’écroulera pas de lui-même. Il faut le combattre.
  Assez de dépendance déguisée en coopération. Assez de développement qui enrichit les puissances et appauvrit les peuples sous domination. Tant que nos économies seront extraverties, nos ressources bradées et nos dettes écrasantes, nos pays sous domination quelconque, il n’y aura ni liberté, ni dignité, ni souveraineté.

Bandung 2.0 : un front populaire mondial

   Nous n’avons pas besoin d’un nouveau sommet diplomatique de façade. Nous avons besoin d’un Bandung 2.0. Un front mondial de rupture des peuples pour les peuples. Une alliance des forces sociales, des mouvements de libération, des intellectuels engagés, décidés à rompre avec toutes les formes d’impérialisme.
   Ce Bandung-là ne se fera pas avec les États dominateurs, ni avec leurs relais locaux. Il se fera contre eux, contre toutes les formes de domination, qu’elles viennent de Paris, Washington, Pékin, Moscou ou d’ailleurs.

Décoloniser pour de vrai.

Décoloniser aujourd’hui, c’est :

• Reprendre le contrôle de nos monnaies, de nos ressources, de nos politiques publiques.

• Rompre avec les accords de sujétion et gagner notre souveraineté véritable.

• Refuser les diktats du FMI, de la Banque mondiale et de toutes leurs succursales ainsi que de toute structure financière similaire.

• Sortir du franc CFA pour les pays sous tutelle de fait de la zone FRANC.

• Industrialiser et produire ce que nous consommons.

• Éduquer nos enfants dans nos langues et selon nos priorités.

• Réhabiliter nos savoirs et accéder aux savoirs universels.

• Adapter nos programmes d’études et d’éducation aux réalités économiques, sociales et environnementales de nos pays.

• Coopérer d’égal à égal avec les autres nations du monde.

• Et surtout, c’est dégager les élites locales collabos : celles qui trahissent leur peuple par lâcheté, intérêt ou carriérisme. Il faut déchirer tous les contrats imposés au nom de la dépendance.

L’avenir appartient aux peuples debout

   La libération ne viendra pas d’un sommet. Elle est déjà là, dans les rues du Sahel, dans les consciences panafricaines, dans les syndicats, les champs, les universités. Elle s’incarne dans les luttes contre les armées étrangères, contre la monnaie coloniale, contre la dépossession et pour la souveraineté.
   Des jeunes, des femmes, des paysans, des intellectuels, des travailleurs tissent les fils d’un Bandung 2.0. Un Bandung enraciné, offensif, fédérateur. Un Bandung qui ne quémande plus, mais construit. Qui ne demande plus l’égalité, mais prend la liberté.

Bandung est mort. Mais son esprit, lui, peut renaître.

Peuples du Sud, rallumons le feu !

Vive Bandung 2.0 ! /

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8 mai 1945 : la capitalisation du nazisme


   La victoire sur le nazisme, l’apartheid entre « Blancs » : Significations et leçons pour l’Afrique et les peuples en lutte

   La victoire sur le nazisme en 1945 et la chute du régime d’apartheid en Afrique du Sud en 1994 sont deux événements majeurs du XXe siècle. L’un a mis fin à une entreprise de domination raciale et de conquête planétaire menée par l’Allemagne nazie ; l’autre a clos un système institutionnalisé de ségrégation raciale imposé par une minorité blanche contre la majorité noire dans un pays africain. Si ces victoires sont souvent célébrées à des degrés divers selon les régions du monde, elles constituent des points d’ancrage essentiels pour la réflexion des peuples opprimés, et en particulier pour les nations africaines confrontées aux résidus tenaces de la domination coloniale et néocoloniale.

   La défaite du nazisme en 1945 a été obtenue au prix de sacrifices immenses, en particulier de la part de l’Union soviétique, dont les peuples – de la Russie à l’Ukraine actuelle – ont payé un tribut de plus de 20 millions de vies humaines. Pourtant, l’Occident libéral, dans sa narration historique, a souvent marginalisé ce rôle crucial au profit d’une vision centrée sur les États-Unis et le Royaume-Uni.

   Cette falsification de l’histoire, accentuée aujourd’hui par des tensions géopolitiques, montre que même entre nations « blanches », la rivalité pour le pouvoir mondial a engendré des conflits destructeurs. Le nazisme et le fascisme n’étaient pas des aberrations étrangères à l’Europe, mais des produits internes de sa modernité, de son impérialisme, et de son obsession pour la hiérarchie raciale.

   L’apartheid, quant à lui, a exposé au grand jour la brutalité d’un système raciste d’État au cœur même du continent africain. Ce système, conçu, légitimé et soutenu par les puissances occidentales, notamment les États-Unis et le Royaume-Uni pendant la guerre froide, visait à maintenir les richesses de l’Afrique entre les mains d’une minorité euro-descendante. Sa chute n’est pas due à une soudaine prise de conscience morale de ces puissances, mais à la lutte courageuse des peuples, des mouvements comme l’ANC, de la jeunesse insoumise et des solidarités internationales venues notamment d’Afrique, d’Amérique latine, et des pays du bloc de l’Est.

   Ces deux victoires nous enseignent que l’oppression peut être renversée, même quand elle semble invincible. Mais elles montrent aussi que l’histoire n’est pas écrite une fois pour toutes.

   En Afrique, la domination n’a pas disparu : elle a simplement changé de visage. Les accords militaires, la mainmise économique, les interventions diplomatiques et les bases étrangères incarnent une forme moderne d’apartheid et de domination. Comme hier, la liberté ne viendra que de la mobilisation des peuples eux-mêmes.

   Aux peuples africains, la victoire sur le nazisme rappelle que les grandes puissances peuvent être vaincues. La fin de l’apartheid enseigne que même les structures les plus enracinées peuvent s’effondrer.

   Mais il faut agir. Il faut penser l’unité, construire nos propres institutions, rompre avec les dépendances héritées. Il faut surtout se souvenir que les leçons de l’histoire ne servent à rien si elles ne sont pas traduites en action.

L’indépendance réelle ne s’octroie pas : elle s’arrache. /

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Évènements et commémorations au Bénin et dans la diaspora

Minute et journée de silence : 5 Mai

   Le 5 mai 2025, à l’appel de M. Laurent METONGNON, coordonnateur général du Front Patriotique, à observer une minute de silence à midi, en mémoire des soldats morts pour la Patrie, beaucoup de béninois aussi bien de l’intérieur que de la diaspora se sont mobilisés massivement qui, dans son lieu de travail, dans son école, dans son bureau, à l’hôpital, dans son champ, dans sa maison, dans la rue, pour observer cette minute de silence. Dans la pratique, pour diverses raisons et peut-être parce que c’est pour la première fois, la minute de silence s’est transformée en une journée internationale d’hommage. Ce qui montre l’attachement et le soutien du peuple à ses Forces de Défense et de Sécurité.

7 Mai – Journée Nationale de Lutte contre la Torture

   Le 7 mai 2025, l’Organisation pour la Défense des Droits de l’Homme et des Peuples (ODHP), aux côtés d’organisations démocratiques (CSTB, MFLPP, ACPA, COJEP…), a célébré la Journée Nationale de Lutte contre la Torture. Cette journée rend hommage aux Héros, Martyrs et Torturés qui ont combattu, parfois jusqu’au sacrifice suprême, pour libérer le Bénin du régime autocratique de Kérékou-PRPB.

   Placée sous le thème : « Contre la torture, contre la répression des luttes contre la faim et les lois liberticides, pour la souveraineté nationale », la commémoration s’est articulée autour de deux temps forts :

• Un point de presse de Maître Aboubakar Baparapé, président de l’ODHP, rappelant le devoir de mémoire envers les victimes et la jeunesse engagée ayant permis l’avènement de la démocratie.

• Une cérémonie de recueillement devant la statue de Luc Togbadja à la Bourse du Travail, ponctuée par un dépôt de gerbes et des hommages vibrants à des figures emblématiques de la lutte, parmi lesquelles : Luc Togbadja, Rémy Akpokpo-Glele, Parfait Atchaka, Serge Gnimadi… ainsi qu’aux victimes encore vivantes comme Laurent Metongnon, Kassa Mampo, Denis Sindété, Thérèse Waounwa, André Assé, etc.

Le slogan « Ni oubli, ni pardon pour nos disparus ! » a résonné dans l’assistance, qui a répondu à chaque nom de héros morts : « Présent ! Présent ! Présent ! ».

Meeting du Front Patriotique – 10 Mai 2025

   Le 10 mai, à la Bourse du Travail, le Front Patriotique a tenu un meeting sous le thème :
« Pour la fin de l’autocratie et pour une gouvernance patriotique et démocratique ! Accélérons la préparation d’une Nouvelle Conférence Nationale ! »

   Face à une situation nationale alarmante — lois liberticides, répression des syndicats, poursuite des agriculteurs, misère grandissante, arrestations arbitraires, assassinats de militaires dans l’indifférence des troupes françaises — le Front Patriotique affirme que la seule issue est l’organisation des Assises Nationales.

   Il appelle à la création d’un Comité Provisoire de Préparation, représentatif des différentes couches sociales, pour définir des revendications claires, notamment :

• L’abrogation des lois liberticides, la libération des détenus politiques et le retour des exilés ;

• La fin des taxes injustes et de la répression des producteurs locaux ;

• Le départ immédiat des troupes françaises et la rupture des accords militaires avec la France.

   Chaque secteur est invité à désigner ses représentants. Le peuple, seul sauveur de lui-même, doit s’engager avec courage et détermination pour mettre fin à l’autocratie, comme il l’a fait jadis contre la dictature de Mathieu Kérékou.

La diaspora Béninoise était représentée par deux organisations.

   Le CCDB, membre du Front Patriotique a pris la parole par son représentant pour saluer l’initiative, marquer son soutien et son accord avec le thème du meeting, marquer son soutien et son accord avec le thème du meeting.

   Pour sa part, l’Unité d’Actions Patriotiques de la Diaspora Béninoise - UAPDB - a également délivré , par la voix de son coordonnateur général, M. Adé Symahou, un important message de soutien et d’engagement très apprécié par les participants

La préparation de la Nouvelle Conférence Nationale est lancée.

Diverses commémorations dans la diaspora

• Le bicentenaire de la rançon de l’indépendance de la France à Haïti : 1825 - 2025;

• La conférence de Bandung, il y a 70 ans : 1955 -2025

• La victoire sur le nazisme, le 8 mai 1945

   En marge des manifestations officielles, il y a eu, dans la diaspora en Europe, surtout en France, des conférences, des tables rondes et des marches organisées par les organisations progressistes parmi lesquelles, la Dynamique Unitaire Panafricaine (DUP) et ses membres dont le Comité Culturel pour la Démocratie au Bénin (CCDB).

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Le Front Patriotique appelle à la création d’un Comité National Provisoire de Préparation - CNPP -, représentatif des différentes couches sociales, pour définir des revendications claires, notamment :

L’abrogation des lois liberticides, la libération des détenus politiques et le retour des exilés ;

• La fin des taxes injustes et de la répression des producteurs locaux ; La liberté de se réunir et de manifester;

• Le départ immédiat des troupes françaises et la rupture des accords militaires avec la France.

 

 

 

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