ORGANISATION POUR LA DEFENSE DES DROITS
DE L’HOMME ET DES PEUPLES (ODHP)
2005 / 0061 / DEP - ATL -LITT / SG / SAG – Assoc-JORB N°4 du 15 février 2005
08 BP 1114 Cotonou (Rép. du Bénin)
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INTERDICTION D’OCCUPATION DES ESPACES PUBLICS PAR LES RELIGIONS
UNE MESURE ANTICONSTITUTIONNELLE INJUSTIFIABLE
Dans la suite de l’opération de déguerpissement forcé des espaces publics, le préfet du Littoral, Modeste Toboula a fait déguerpir les fidèles musulmans en pleine prière le vendredi 27 janvier à la mosquée centrale de Cadjèhoun à Cotonou. Devant les protestations des fidèles, de leur clergé et de l’opinion nationale, le gouvernement monte au créneau pour s’expliquer. Dans leur sortie médiatique chacun des ministres y est allé dans tous les sens. Voyons quelques-uns de leurs argumentaires rapportés par les journaux. Le ministre Djogbénou dit notamment : « …quelques soient les confessions : musulmanes, chrétiennes et religions endogènes, l’expression de la foi ne doit plus consister en l’occupation des espaces publics. Nous le faisons en application de la Constitution. Nous le faisons parce que le Bénin, notamment nos grandes villes, ont vocation à être des villes modernes. Il n’est pas non plus dit, qu’il n’y aura pas des espaces pour exprimer sa foi. Il y a des espaces comme les stades…..Désormais, vous imaginez que les grandes manifestations, le chemin de la croix par exemple, ne devraient plus être faits dans l’occupation des espaces publics…. » (Le Matinal N°5010 du 30 janvier 2017). Le ministre de l’intérieur Sacca Lafia renchérit : « Que ce soit une messe d’anniversaire, de décès ou une prière musulmane dans la rue, pour de simples mesures de sécurité, le gouvernement l’interdit....Un quidam peut foncer avec son véhicule sur des musulmans en pleine prière au bord des routes…. » (Idem).