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4-Guérir les blessures de l’histoire
« Le bourreau tue toujours deux fois, la deuxième fois par le silence » a dit Elie WEISEL, prix Nobel de la paix cité par Doudou DIENE dans Sources Unesco N° 99 de Mars 1998.
La préservation de la mémoire de la traite négrière est d’une importance capitale en rapport avec à la taille du préjudice.
L’efficacité de cette préservation repose sur son enseignement, sa diffusion sur des supports qui traversent les temps pour aller de génération en génération afin que ce génocide perpétré à travers des siècles et par delà les continents ne se reproduise plus jamais.
Les blessures engendrées par la traite négrière sont gravées dans les mémoires. Et « Ces mémoires blessées sont le dépositaire de souffrances et d’injustices subies par des individus, des groupes et des nations qui ont été victimes d’agressions majeurs, de traumatismes et de deuils, récents ou anciens, causés par d’autres individus, groupes ou nations… » Propos recueillis par Mike BROWN. Au cours du « Débat autour de l’insécurité humaine » dans la revue « Changer International N° 333 de Septembre-Octobre 2008.
Aux yeux de ces victimes , tout comme à nos propres yeux aujourd’hui, avec le recul et les progrès accomplis par la science, rien, encore moins une référence éthique ne saurait justifier ces actes.
La paix réelle
La paix qui pourrait résultée de ce crime intra planétaire commis ne pourrait résulter que de la remontée à la surface des actes posés, de leur étude approfondie pour compréhension.
Une réelle explication fournie par les archives et les mémoires des victimes sur les faits permettront aux descendants des deux parties de mieux cerner l’enjeu de la paix réelle.
Cette gestion de la paix réelle consiste également à œuvrer à la reconnaissance définitive et permanente de ce fléau qu’a connu l’humanité.
Le pansement des blessures sera effectué par la vigilance, gardienne de la paix réelle qui devra veiller, traquer, dénoncer et punir toute volonté négationniste ou révisionniste de ce crime que constitue la traite des êtres humains. Ceci, afin que le bourreau ne puisse pas tuer une seconde fois par le silence.
Cette police du pansement des blessures s’appliquera à toute individu quel que soit son rang social .
Ainsi, face à James WASTON illustre prix Nobel en 1962 pour avoir découvert avec François CRICK la structure en double hélice de l’ADN, lorsqu’il affirme que « les Africains sont moins intelligents que les occidentaux », un simple sourire amusé ne doit pas suffire en pensant qu’il est peut-être devenu sénile avec l’âge. Car le tollé suscité par ses propos négationnistes n’ont pas été à la hauteur de sa provocation. Encore moins lorsqu’il ajouta à propos de l’égalité des humains « les gens qui ont des employés noirs découvrent que ce n’est pas vrai »Cf. Canard Enchaîné du mercredi 24 Octobre 2007.