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SEMINAIRE EN PRELUDE A LA HUITIEME EDITION DE LA FÊTE DES PEUPLES DU BENIN

Cotonou, CPA, 16 janvier 2009


LES ACTES DU SEMINAIRE


Ce numéro spécial de Forums Populaires reproduit les actes du séminaire du 16 janvier 2009 tenu sous le thème : « Poursuivre l’émancipation des peuples de notre sous-région africaine, de l’Afrique entière et des peuples du monde en disant Non à toute forme d’aliénation et surtout à ce que les grands bourgeois appellent le "consentement". ». Les communications présentées par panel sont au nombre de douze. L’ensemble a été introduit par le Président du Conseil d’Administration de l’INIREF. Une motion et une résolution ainsi qu’un communiqué final ont été adoptés par les participants à l’issue du séminaire.

La Rédaction

INTRODUCTION

à

La huitième édition de la Fête des Peuples INIREF-Bénin avec son Séminaire

par la présentation de son thème et les titres des communications

Par Pascal FANTODJI



Thème : Poursuivre l’émancipation des peuples de notre sous-région africaine, de l’Afrique entière et des peuples du monde en disant Non à toute forme d’aliénation et surtout à ce que les grands bourgeois appellent le "consentement".

L’homme n’a pas existé de toute éternité. Il possède une place dans le temps et l’espace univers peut-être difficiles à définir. On tentera cette définition au cours de ce Séminaire qui comportera douze (12) communications comme suit :

1- Une brève histoire de l’univers selon la science et signification de la voie lactée.

2- Une brève histoire de l’humanité ou de Homo sapiens sapiens, genre en une espèce unique selon la science.

3- Formations économiques.

4- Formations économiques et sociales.

5- Ethique et esthétique.

6- La bourgeoisie aujourd’hui, la grande bourgeoisie et sa programmation de la société humaine : éthique des grande et haute bourgeoisies.

7- Le rejet par les peuples du "consentement" comme forme actuelle nécessaire du progrès social et de l’émancipation des peuples : une nouvelle époque révolutionnaire s’annonce.

8- L’instruction nécessaire des peuples : l’INIREF et sa généralisation en Afrique.

9- Les déterminations de l’INIREF.

10- Nature des révolutions sociales actuelles et signification de la période de transition.

11- Programmes de l’INIREF

a) Premier cycle

b) Second cycle

c) Troisième cycle : DEA ou Master de recherche.

12- Organisations des INIREF de la sous-région et d’Afrique.


On voit qu’en tant qu’êtres humains, nous parlerons de choses ayant précédé notre existence avec une histoire que nous prétendons pouvoir reproduire. Cela aura été possible grâce à un paradigme que nous nous approprions chaque jour un peu plus. En effet, l’INIREF est « pour une Recherche et une Formation fondées sur l’Unicité du genre homo en une seule espèce animale sociale, la richesse et l’équivalence de toutes les langues naturelles et l’épistémologie sans cesse rationalisée avec l’identification, le traitement, la représentation et le stockage de l’information et du signal ».

Il apparaîtra que la suite des communications que l’on va écouter possède un mouvement d’ensemble avec des caractéristiques propres. Ces caractéristiques sont celles de l’essence de l’homme avec sa place dans l’univers et le temps, dans leurs acceptions naturelles, l’émergence et le développement de sa conscience, de ses sciences et de l’épistémologie qui lui permettent de se comprendre dans toute sa diversité, dans son évolution et dans la conscience de ses aliénations dont il apprend à se débarrasser progressivement au point où il peut s’en faire à un moment donné un programme d’apprentissage et de vie de progrès dans une critique sans cesse renouvelée, une critique qui renforce l’unicité et la cohésion de son genre ou son espèce. C’est avec et grâce à cette critique que nous pouvons procéder à la compréhension de notre détachement du règne animal ; à la compréhension de la formation et de la diversification des cultures humaines malgré leurs similitudes qui les rendent universelles. Nos aliénations jusqu’à l’esclavage noir, jusqu’à la colonisation, la néocolonisation et nos retards culturels exigent une émancipation des peuples, une émancipation peuple par peuple suivie d’une émancipation générale que les peuples peuvent et doivent préparer et impulser dans l’enrichissement de tout notre passé. Tel est l’enseignement que le présent Séminaire voudrait dégager avec l’ensemble des échantillons de peuples ici rassemblés pour un travail conscient d’émancipation, travail théorique et pratique des peuples d’Afrique et du monde.


1ère Communication

Une brève histoire de l’univers selon la science et signification de la voie lactée

Par Jean Kokou ZOUNON


L’homme n’a pas existé de toute éternité. Ce qui est certain, c’est que l’existence de l’homme est postérieure à celle de l’univers. A partir d’un moment, l’homme s’est posé des questions sur l’origine et la formation de l’univers. Des civilisations ont élaboré des "Genèses" mythologiques à cet effet. Mais avec la science, l’homme, partant des observations des phénomènes, arrive à réaliser des descriptions réalistes de l’univers existant avant lui, dans un corps d’idées consolidables par des observations ultérieures.

Pour la science, l’histoire de l’univers commence par le Big-Bang. Qu’est-ce que c’est ?

Il a été observé que l’univers actuel est en dilatation, que ses dimensions s’accroissent vers l’avenir. De cela, on peut admettre que ses dimensions se rétrécissent si l’on remonte dans le passé. Compte tenu des dimensions actuelles et la rapidité de l’expansion, on a pu calculer l’époque où ces dimensions étaient nulles. On peut situer cette période à environ quinze (15) milliards d’années.

Ainsi, à il y a quinze (15) milliards d’années, l’univers était concentré en un petit point très dense. Ce point était si dense qu’il a fini par éclater en une grande explosion : le "Big Bang". A partir de là, l’univers en dilatation, au début très chaud, se mit à se refroidir et au fur à mesure de la baisse de température, par endroits, des particules se mirent à se former, à s’agréger pour former à leur tour des corps de plus en plus massifs en des structures caractéristiques des phénomènes complexes, en spirales. Ainsi on a : les amas de galaxies, les galaxies, les étoiles, les planètes et leurs contenants, et également des trous noirs, corps tellement denses qu’ils absorbent tout ce qui les approche et ne laissent rien échapper, même pas la lumière. Chaque amas de galaxies comporte plus d’une centaine de milliards de galaxies, chaque galaxie contient à son tour plusieurs centaines de milliards d’étoiles, baignant dans des gaz interstellaires où continuent de naître de nouvelles étoiles. Les plus vieilles galaxies datent de treize 13 milliards d’années. Chaque galaxie est séparée des autres par du vide.

Parmi ces galaxies, il y a celle dans laquelle se trouve le soleil, une étoile parmi les deux cent (200) milliards. La formation de cette galaxie, celle qui abrite le soleil et ses planètes dont la terre, date de dix (10) milliards d’années. Le soleil, comme toutes les autres étoiles actives, est formé de matériaux, principalement des gaz, en incandescence, siège de réactions nucléaires. Par ces réactions, les noyaux d’hydrogène se transforment en noyaux d’hélium qui peuvent à leur tour se combiner par réactions nucléaires pour former des matériaux plus lourds et ainsi de suite jusqu’à extinction de l’astre.

Autour du soleil, tournent des planètes dont la terre et son satellite, la lune. L’âge de la terre, avec sa croûte formée est estimé à cinq (5) milliards d’années. Elle est aujourd’hui, le seul élément de l’univers sur lequel on a détecté la vie. Existe-t-il peut-être d’autres planètes autour des centaines de milliards de milliards d’étoiles de l’univers abritant une forme de vie, semblable ou différente de la nôtre ? La science est encore muette à ce sujet. Mais on observe que la vie sur terre a été possible grâce à deux caractéristiques de notre planète. Premièrement, sa distance au soleil qui permet à sa surface une température ‘adéquate’, ni trop chaude, ni trop froide conduisant à l’existence de l’eau sous toutes les formes, solide, gazeuse et surtout liquide ; deuxièmement, sa masse qui permet de retenir une atmosphère autour d’elle. L’existence d’eau et d’une atmosphère ont permis la formation de molécules carbonées qui en s’agglomérant et en se complexifiant ont donné des êtres vivants. Les premières formes de vie, des bactéries, datent d’il y a trois milliards et demi (3,5 milliards) d’années. De cette complexification croissante, par variation et sélection naturelle selon la théorie de l’évolution de Darwin, sont apparues les différentes espèces vivantes, que l’on classe par règne (végétal et animal), par genre, espèce et variété. Parmi les différents genres du règne animal, est apparu le genre Homo il y a environ 6,5 millions d’années. Des espèces d’Homo se sont succédé jusqu’à l’espèce actuelle, Homo sapiens sapiens unique en son genre aujourd’hui. Sa naissance remonte à il y a deux cent mille ans.

Cet homme a pu, à un certain âge et à un niveau de son développement, utiliser toutes ses connaissances pour se donner une description de plus en plus complète et raffinée de son origine au sein de celle de l’univers. Il a pu scruter sa propre galaxie, représentée par la Voie lactée.

Mais pourquoi Voie lactée et quelle est la signification de la voie lactée ? Il est possible et aisé de remarquer, par une nuit noire dans le ciel, outre la myriades d’étoiles et d’objets scintillants, une bande laiteuse allant d’un bout à l’autre de la voûte céleste. C’est la voie lactée. Sa signification ? Comme il est dit plus haut, chaque galaxie est séparée de sa voisine par du vide, le vide sidéral, noir où l’on ne peut rien voir. Ainsi, toutes les étoiles que nous percevons la nuit sont situées dans notre galaxie. L’ensemble de toutes les étoiles de notre galaxie projette sa lumière dans le vide sidéral. C’est la projection de la lumière des milliards d’étoiles de notre galaxie dans le vide sidéral qui forme cette trace laiteuse dans le ciel : la voie lactée. La position apparente, pour les humains que nous sommes, de cette voie lactée change avec la rotation de la terre autour du soleil, donc au cours de l’année. Des peuples de chez nous ont pu observer ce mouvement apparemment cyclique. Les Adja ont ainsi fort justement nommé la voie lactée "Xwuéman" (diviseur de l’année).

Revenant à la description de l’univers par la science, on note que celle-ci reçoit des consolidations tout en laissant ouvertes des questions. Ainsi, la théorie du Big-Bang a reçu une consolidation avec l’observation de la température fossile, la température résiduelle due par l’expansion de l’univers, température estimée à 3° K dans toutes les directions. Le rayonnement fossile de l’explosion a été analysé. La brève histoire de l’évolution selon la science commence bien par le Big-Bang.

Mais comment cela va-t-il finir ? La science reste ici encore muette. Mais en ce qui concerne le système solaire et la terre, tout sera terminé dans 7,5 milliards d’années ; le soleil aura brûlé tout son stock de carburant et deviendra une "naine blanche" ; la terre privée de lumière ne survivra pas. Pour l’univers entier, il y a des hypothèses :

1°- la dilatation observée actuellement se poursuit indéfiniment et l’on peut assister à une dilution indéfinie et à un refroidissement glacial de tout (Grand froid) ;

2° - l’expansion se ralentit et s’inverse au point où l’univers se contracte de nouveau pour s’effondrer sur lui-même : le Big-Crunch. Et tout ceci à une échéance de vingt (20) milliards d’années.

Que deviendra toute cette énergie après ? La science ne le dit pas, s’interdisant à juste titre des développements constructivistes. Une autre physique permettra de conclure. Elle n’est pas encore connue non plus.

L’avenir réserve alors encore des surprises. Mais l’humanité apparaît jeune pour qu’avec les progrès de l’éthique et la conscience de ces progrès réalisés, elle accomplisse encore des progrès plus grands.




2ème Communication

Une brève histoire de l’humanité ou de Homo sapiens sapiens,

genre en une seule espèce selon la science

Par Emile AHOSSI


Comment l’homme a-t-il fait son apparition sur terre ? Cette question a eu des réponses par le passé. Beaucoup de ces réponses sont des mythes plus ou moins répandus. La science s’est intéressée elle aussi à la question. Qu’a-t-elle pu établir ?

Il y a 3,5 milliards d’années se sont formés les premiers êtres vivants sur terre. C’étaient des êtres unicellulaires. Les êtres unicellulaires se sont complexifiés en évoluant pour donner des êtres multicellulaires. Les êtres multicellulaires se sont différenciés en deux règnes : le règne végétal et le règne animal. S’agissant du règne animal, on peut retenir ce qui suit.

Au sein du règne animal, il y a d’un côté les invertébrés et de l’autre les vertébrés. Les vertébrés se sont différenciés en poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères. Les mammifères se sont divisés en plusieurs groupes dont les primates sont les seuls à avoir la capacité de préhension avec leurs membres antérieurs. Le niveau actuel des connaissances permet de dire qu’il y a environ 6,5 millions d’années, des primates hominidés ont adopté la marche bipède en s’appuyant sur leurs membres postérieurs. C’étaient les australopithèques ou australanthropes. Parmi les australopithèques, on distingue les australopithèques inférieurs dont Australopithecus robustus est le représentant et les australopithèques supérieurs ou Homo habilis. Contrairement à l’australopithèque robustus, Homo habilis a produit des outils. Le paléolithique a commencé avec lui. Les australopithèques qui ont vécu des centaines et des centaines de milliers d’années n’ont jamais dépassé les limites du continent africain où ils ont vu naître vers la fin de leur existence une autre espèce d’hominidé, le pithécanthrope avec laquelle ils ont coexisté pendant un certain temps. Le pithécanthrope, né en Afrique, s’est répandu sur les autres continents du vieux monde, Europe et Asie (Chine, Java). Après des centaines de milliers d’années de règne, le pithécanthrope s’est éteint. Mais avant, il a vu naître à côté de lui une nouvelle espèce, Homo sapiens neanderthalensis ou homme du Néanderthal. Mieux encore que le pithécanthrope, Homo sapiens neanderthalensis se distingua par une démarche bipède mieux assurée, un cerveau plus développé et la production d’une industrie lithique abondante. Homo sapiens neanderthalensis s’est activement répandu d’Afrique sur les continents européen, asiatique et en Océanie. L’homme du Néanderthal vit à son tour se former une nouvelle espèce qui, pendant des milliers d’années, a coexisté avec lui. Cette nouvelle espèce est l’Homo sapiens sapiens ou Néanthrope, c'est-à-dire l’homme actuel qui, comme les précédentes espèces, est né en Afrique.

Il convient de remarquer que ces hominidés successifs étaient bien des espèces différentes et distinctes les unes des autres, car ils ne pouvaient se croiser et donner des descendants viables et féconds. L’une a remplacé l’autre jusqu’à la dernière, l’actuelle.

Le Néanthrope ou Homo sapiens sapiens est l’unique espèce humaine qui a pu atteindre tous les continents, y compris l’Amérique qui n’a connu que cette espèce. Des éléments de cette espèce, à partir de l’Asie sibérienne, y sont parvenus par les glaciers des régions septentrionales du Canada à travers le détroit de Behring; il a été également démontré que des Noirs avaient atteint l’Amérique, bien avant Christophe Colomb et les esclaves, probablement par dérivation de la côte ouest-africaine.

Pendant que le Néanthrope n’a pas eu de croisement avec Homo sapiens neanderthalensis, ses races se croisent entre elles pour donner des métis viables et féconds. Ce qui prouve que les races de l’homme moderne appartiennent bien toutes à une seule et même espèce.

L’espèce Homo sapiens sapiens est donc unique sur toute la Terre, qu’elle s’appelle Papou en Nouvelle Guinée, Zoulou en Afrique du Sud, Esquimau au Groenland, Allemand en Europe centrale ou Nippon sur l’île de Hokkaïdo. Toute sa généalogie permet bien de dire par métaphore que l’homme, l’Homo sapiens sapiens est descendant du singe.

Homo sapiens sapiens est l’héritier de toutes les espèces d’hominidés à travers les progrès réalisés par elles dans la voie de l’hominisation. Ces acquis sont : la marche bipède, la vie en société, l’invention du travail, le langage articulé, le développement prodigieux du cerveau comme organe de réflexion et de mémorisation, la production du feu, le développement des industries lithiques (paléolithique et néolithique), la magie, les mythes, la pêche et l’artisanat.

A tous ces acquis, Homo sapiens sapiens a ajouté ses propres apports : l’industrie des métaux, l’invention de l’agriculture, de l’élevage, la religion, les régimes de mariage, la famille, les classes sociales, les arts, la science, la technique, la philosophie, les échanges, la monnaie et de nombreuses autres institutions. C’est ainsi que, parti de l’état sauvage en passant par la barbarie, il a, après la commune primitive, créé des civilisations et bâti des cités.

A voir les chemins parcourus et les résultats obtenus par lui, il faut convenir que Homo sapiens sapiens porte admirablement bien son nom : "agbéto" ou "gbèto" dans les langues du groupe GBE, ce qui signifie ‘le maître de la vie’ ou le ‘maître de l’existence’. C’est un programme encore plein de perspectives qui postulent l’abolition des systèmes d’aliénation, de tous les systèmes d’aliénation.




3ème Communication

Formations économiques

Par Léon YELOME


Aussi bien l’univers que la terre n’ont pas existé de tout temps, de même l’homme et tout ce qu’il met en œuvre n’ont pas existé de toute éternité et sous la même forme. Dès lors que les hommes se sont retrouvés en groupes, ils se sont organisés pour combiner les moyens et les techniques pour survivre et vivre. Dans ce processus se créent, se modifient et disparaissent des formations économiques ou modes de production.

Une formation économique ou mode de production se caractérise par deux éléments essentiels :

- les forces productives,

- et les rapports de production.

Les forces productives sont les moyens naturels utilisables : les hommes, les forces productives matérielles ou moyens de production, les machines, la technique, etc. qui permettent à la société de produire et de vivre. Les rapports de production sont les relations qui lient les hommes entre eux dans le processus de production et d’échange.

Dans chaque formation économique, il y a des rapports de production correspondant à des forces productives qui permettent à l’homme de produire les éléments nécessaires à la satisfaction de ses besoins, immédiats et plus lointains. Puis les forces productives se développent au point de ne plus correspondre aux rapports de production ; les deux éléments du couple entrent en contradiction, le couple éclate pour donner naissance à une nouvelle formation économique. Il existe ainsi une loi, celle de la correspondance nécessaire entre les forces productives et les rapports de production.

Ainsi, si à un moment donné il y a eu des esclaves et des maîtres d’esclaves, les premiers produisant ce que les seconds s’approprient, ces deux groupes d’hommes n’ont pas existé de tout temps et ont quasiment cessé d’exister aujourd’hui. Les rapports entre les hommes n’ont pas toujours été ceux existant entre exploiteurs et exploités que l’on justifie en disant que les hommes ont été et seront toujours inégaux comme le sont les doigts de la main.

L’on distingue cinq modes de production :

- le mode de production asiatique,

- le mode de production esclavagiste,

- le mode de production féodal,

- le mode de production capitaliste,

- le mode de production socialiste.

Nous nous intéresserons en particulier aux modes de production esclavagiste, féodal et capitaliste. Mais auparavant, nous parlerons de la communauté primitive.




La communauté primitive


La première formation économique que les premiers groupes d’hommes érigèrent fut la société ou la communauté primitive.

Au plan économique, les caractéristiques essentielles de cette communauté primitive sont :

- le niveau extrêmement bas, rudimentaire des instruments de production,

- la propriété sociale des moyens de production limitée au cadre restreint de petites communautés,

- la division naturelle du travail suivant l’âge et le sexe.

« La loi économique fondamentale du régime de la communauté primitive consiste à assurer aux hommes les moyens d’existence nécessaires à l’aide d’instruments de production primitifs, sur la base de la propriété communautaire des moyens de production, par le travail collectif et par la répartition égalitaire des produits. »

En se désagrégeant, la communauté primitive donna naissance soit au mode de production esclavagiste soit au mode de production féodal, suivant les cas.



Le mode de production esclavagiste


Le travail de l’homme, le perfectionnement des outils de travail, passant des outils de pierre aux outils métalliques, la naissance et le développement de l’agriculture permirent que l’homme produisit plus qu’il ne fallait pour sa subsistance et sa reproduction. Il fut possible alors de s’approprier le produit supplémentaire de l’activité de l’homme et il devint intéressant de conserver vivants les prisonniers de guerre et de les faire travailler : ils mangeaient moins qu’ils ne produisaient. La production eut progressivement comme base le travail des esclaves avec la naissance d’un nouveau mode de production : le mode de production esclavagiste.

Les caractéristiques essentielles du mode de production esclavagiste sont :

- La propriété individuelle et privée des moyens de production,

- L’exploitation du travail des esclaves par les maîtres d’esclaves et l’appropriation du surproduit du travail des premiers par les seconds.

« La loi économique fondamentale du mode de production fondé sur l’esclavage réside dans la production d’un sur produit pour la satisfaction des besoins des propriétaires d’esclaves en exploitant sauvagement les esclaves sur la base de la propriété complète des moyens de production et des esclaves par les possesseurs d’esclaves, par la ruine et l’asservissement des paysans et des artisans, ainsi que par la conquête et l’asservissement des peuples des autres pays ».


Le mode de production féodal


Le mode de production féodal ne s’est pas installé de la même manière partout.

- Dans certains cas, il est né directement de la désagrégation des communautés primitives parce que les chefs de tribus se sont emparés des terres et les ont distribuées à leurs proches ;

- Il est sorti de la désagrégation des sociétés esclavagistes ;

Dans ce dernier cas, les germes de ce mode de production sont apparus sous le mode esclavagiste lorsque les forces productives qu’étaient les esclaves commencèrent à être détruites par l’exploitation esclavagiste elle-même et que les guerres ramenaient de moins en moins d’esclaves. L’accaparement systématique du fruit du travail par les maîtres éteignit tout intérêt au travail chez les esclaves et les révoltes d’esclaves devinrent nombreuses. Les hommes libres, paysans et artisans, étaient de moins en moins enclins à faire la guerre pour ramener des esclaves aux propriétaires d’esclaves. Le mode de production esclavagiste devait disparaître.

Les caractéristiques essentielles du mode de production féodal sont :

- la propriété du seigneur féodal sur la terre,

- la propriété limitée du seigneur féodal sur le producteur : le paysan serf qui devait faire la corvée ou payer une lourde redevance en nature et en espèces.

« La loi économique fondamentale de la féodalité réside dans la production d’un surproduit pour la satisfaction des besoins des seigneurs féodaux en exploitant les paysans dépendants sur la base de la propriété du féodal sur la terre et de sa propriété limitée sur les producteurs ».


Le mode de production capitaliste


Sous la féodalité, les villes, l’artisanat et par suite la manufacture se développèrent en même temps que l’échange et la concurrence. Les artisans et les commerçants s’organisèrent en corporation. La production marchande se développa, désagrégeant l’économie naturelle et faisant émerger des entreprises capitalistes. Des propriétaires fonciers, des marchands et des usuriers concentrèrent des masses de richesses entre leurs mains et ruinèrent des masses considérables de petits producteurs qui n’avaient à vendre que leur force de travail et non plus les produits de leur travail. Ils firent ainsi le lit à une nouvelle formation économique : le capitalisme.

Les caractéristiques essentielles du capitalisme sont :

- la propriété privée des moyens de production ;

- la recherche du profit et sa justification ;

- la liberté des échanges économiques et la concurrence économique ;

- l’importance du capital, les possibilités de l’échanger (spécialement en bourse), de l’accumuler et de spéculer ;

- la vente de sa force de travail par le prolétariat et la rémunération du travail par un salaire.

Dans son développement le capitalisme devint monopoliste. Certains capitalistes accumulèrent entre leurs mains d’importantes parts du capital, ruinant de plus en plus de petits capitalistes. Un petit nombre concentra entre ses mains l’essentiel des forces productives. Des débouchés devinrent nécessaires pour approvisionner les usines en matières premières et écouler les marchandises. Le capitalisme, dans sa toute puissance eut besoin de plus d’espace pour se déployer. Il devint nécessaire de conquérir le monde. Le capitalisme engendra le colonialisme et l’impérialisme.Ainsi furent conquis de nouveaux territoires où l’on implanta le capitalisme. Ainsi en fut-il de nombreux territoires en Afrique dont ceux qui sont aujourd’hui réunis ensemble dans la République du Bénin.

En effet, il n’y eut pas un Bénin homogène où, de la communauté primitive l’on parvint à l’économie capitaliste en passant par les formations esclavagistes et féodales. De nombreuses petites communautés coexistèrent, pacifiquement ou orageusement suivant les périodes, chacun poursuivant son évolution. Toutes connurent la communauté primitive, puis certaines passèrent au mode de production esclavagiste grâce aux guerres faites à leurs voisins et au développement des forces productives. C’est ainsi que sur les formations économiques naturelles du Bénin est venu se greffer le capitalisme, donnant une formation économique hybride où domine le capitalisme et à côté duquel des formes de l’économie naturelle subsistèrent longtemps. Certains peuples du Bénin en étaient encore au troc dans les années 70.

Le mode de production socialiste


Le mode de production capitaliste portait en lui-même les germes de sa négation, l’appropriation privée des moyens de production et l’accaparement de la plus grande partie des fruits du travail des ouvriers par la classe bourgeoise s’opposant au développement des forces productives. Mais ici, contrairement aux transformations antérieures, c’est de façon consciente que des penseurs et les peuples tentèrent d’instaurer le nouveau mode de production qui devait remplacer l’ancien. Ce fut le travail de plusieurs courants de pensées du 19ème siècle dont le plus significatif aura été le marxisme sur la base duquel fut effectivement fondé le premier Etat socialiste en Russie.

Les caractéristiques du socialisme sont :

- la propriété collective ou sociale des moyens de production,

- la gestion démocratique de ces moyens de production,

- l’orientation de la production en vue de satisfaire les besoins individuels et collectifs des hommes.

Le principe de répartition est « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail ».

La libération des forces productives qui s’en suivrait permettrait la production en abondance ainsi que la suppression des inégalités devant la jouissance des produits au point où l’on peut passer à la société communiste avec le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Le but ultime du socialisme est le communisme, société sans classes fondée sur la propriété commune des moyens de production.

Aussi bien la construction du socialisme résulte d’une lutte consciente du prolétariat et de ses alliés contre les méfaits du capitalisme, aussi bien la bourgeoisie organise de façon consciente la lutte contre le socialisme pour préserver un mode de production dont elle se nourrit. Ainsi, dès sa naissance en Union soviétique, le socialisme fut encerclé par le capitalisme et subit des assauts répétés jusqu’à sa destruction à la fin des années 90. Mais il ne s’agit pas d’une extinction. On a assisté à la défaite d’une formation économique consciemment construite et le maintien d’un système toujours combattu et condamné à disparaître de par ses propres contradictions internes : le capitalisme.




4ème Communication

Formations économiques et sociales

Par Philippe NOUDJENOUME


Il a été présenté les modes de production ou formations économiques. Il s’agit de l’économie naturelle, de l’esclavagisme, du féodalisme, du capitalisme, du socialisme première phase du communisme. Mais aucune société ne connaît, depuis l’apparition de la production marchande à la fin de l’économie naturelle, une seule formation économique avec des rapports de production à l’état pur. Dans toute société, dans un pays, on trouve un enchevêtrement de modes de production et partant de rapports de production. On parle alors de formation économique et sociale pour désigner l’ensemble des rapports de production donné à un instant dans la société. Les groupes d’hommes qui occupent une position déterminée au sein de chaque mode de production constitue une classe sociale et les actions de ce groupe dans la société sont en définitive déterminées par cette position. Les actions réciproques des différentes classes constituent des luttes de classes. On caractérise une formation économique et sociale par le nom du mode de production dominant dont la loi détermine l’évolution de la société. Aussi l’humanité a-t-elle connu les formation économiques et sociales primitives, esclavagistes, féodales, capitalistes, socialistes. Le passage d’une formation économique et sociale à une autre s’effectue selon la loi de correspondance entre les forces productives et les rapports de production. A un moment donné, les forces productives entrent en rébellion contre les rapports de production et plus précisément contre les rapports de propriété existants. Ces derniers sont brisés au profit de nouveaux rapports correspondant à l’état des forces productives.

Concernant les sociétés primitives, on convient qu’à partir des hordes humaines, l’époque primitive a connu l’organisation tribale matriarcale, puis patriarcale avec les révolutions agraires. Puis c’est le tour de l’organisation ethnique de groupes de tribus constitués de fédérations d’organisations tribales avec à leur tête, à partir de la révolution agraire, un chef de terre ou roi. Les attaques de tribus par des rois ou des princes de confédérations tribales partant en aventure à la recherche de territoire à gouverner ont produit dans un deuxième temps des rois par conquête à la tête d’Etats féodalo- esclavagistes. On estime que la sorcellerie régressive a été instituée à l’époque matriarcale et que les patriarches ont dû produire à leur tour la sorcellerie progressive pour défendre leur domination après la révolution agraire.

Le Bénin a connu ces formations primitives. Elles ont connu l’organisation tribale matriarcale, mais qui a évolué partout jusqu’au patriarcat. Contre les groupes de sorciers régressifs, les sociétés patriarcales ont produit des groupes de sorciers progressifs dont les Gbadou et Azéhossou chez les Adja-Fon, les Ogboni chez les Yoruba. Des sociétés de classes y sont apparues. On peut distinguer :

1°- des contrées avec des chefs de terre, que l’on rencontre aujourd’hui encore en milieu Adja-Fon, dans l’Atlantique avec les Ayizo, dans l’Atacora-Donga avec les Yom, les Bêtammaribê, les Yendé, les Waba etc. en milieu nago dans le Plateau et dans le nord du Zou.

2°-les royautés dirigeant les confédérations tribales comme Tado d’où sont partis des princes ou chefs de guerre migrants pour aller fonder d’autres royaumes comme ceux de Davié en région Allada, de Hogbonou et d’Agbomê, ou comme les royaumes nago de Kétou ou d’autres royaumes d’allure tribale comme Popo, Savè, Bantè, Manigri etc. ou encore les différents royaumes Wassangari ( Kandi, Tourou, Kouandé, Kika, Wassa-Kpéhunko, Bassila, Gogounou, etc., tous reconnaissant la suzeraineté de Nikki considéré à juste titre comme un empire.

L’étude de ces royautés montre que certaines, notamment au Sud, sont à la phase esclavagiste Il en est ainsi des royautés Adja-Fon et Yoruba et que celles des Wassangari-Baatonou peuvent être considérées plus avancées et à la phase féodale de leur développement. Mais les faits montrent également que les royaumes de Tado, de Kétou et du Nord du pays se sont opposés à la traite négrière.

Le Bénin est aujourd’hui un pays capitaliste. Le capitalisme a été introduit par le colonialisme français sous forme de capitalisme d’Etat colonial et de capitalisme privé. Le capitalisme d’Etat colonial est passé au capitalisme d’Etat néocolonial avec l’indépendance formelle de 1960. Le capitalisme en se greffant sur les sociétés patriarcales a complètement désorganisé celles-ci sans réussir à les anéantir. Ce qui fait que les formations économiques et sociales actuelles sont un résultat complexe de capitalisme et de pratiques traditionnelles patriarcales. La mentalité comme la pratique qui en sont issues sont syncrétiques. Tout le monde sait ce que la sorcellerie est encore vivace au Bénin avec ce que cela comporte de fantasmes et de peur pour les hommes. La petite production continue d’occuper la majorité des hommes, faisant de notre pays un pays capitaliste arriéré. Nulle part n’existe encore l’économie naturelle.

Les classes existantes et en lutte dans la société béninoise sont la haute-bourgeoisie (attachée au capitalisme d’Etat et qui vit du parasitisme de ce capitalisme), la classe des Yayi Boni, Soglo, Amoussou, Houngbédji, des DG des entreprises et administrations publiques, des officiers supérieurs de l’armée ainsi que les compradores, les bourgeois moyens, la petite bourgeoisie, le prolétariat et le lumpenprolétariat. La littérature révolutionnaire dans notre pays a désigné la classe dominante, haute bourgeoisie, car elle n’est pas propriétaire des moyens de production, mais vit du parasitisme d’Etat au service des puissances étrangères, au service de la grande bourgeoisie dans le maintien de la domination économique, politique, linguistique et culturelle sur le pays. Elle colporte et entretient la morale de cette dernière dans une alliance avec les groupes régressifs (sorciers et autres) des vieilles sociétés. L’émancipation des peuples du Bénin passe par leur libération de cette domination linguistique et culturelle qui est du coup sociale.




5ème Communication

Ethique et Esthétique

Par Eustache ZINZINDOOUE


L’univers s’est constitué à partir de l’explosion initiale appelée « big-bang ». La vie apparaîtra plus tard avec plusieurs espèces, dont l’espèce humaine qui a évolué jusqu’à l’homme actuel appelé Homo sapiens sapiens. Mais déjà, l’homo habilis avait découvert le travail et réalisé les premiers outils tels que la pierre taillée qui a essaimé dans une bonne partie de la surface du globe. Avec la fabrication dans son évolution d’autres outils, comme la pierre polie, l’homme, par son travail et la nécessité d’apprécier ses œuvres, est arrivé au langage articulé. Par le langage, naquit la conscience où l’homme peut apprécier, non seulement l’utilité, mais aussi la beauté des outils ainsi que des résultats de son travail. Chaque outil utile à l’homme se répand à tout le monde connu avec l’adaptation nécessaire éventuelle pour sa forme.

Ainsi apparurent à la fois le bien et le beau. Le beau et le bien se développent alors pour se constituer en la science du beau, l’esthétique et celle du bien, l’éthique.

L’esthétique est alors la science qui a pour objet de rechercher et de déterminer les caractères du beau dans l’art et la nature. En d’autres termes, l’esthétique est la philosophie de l’art dont le but est la vérité, c’est- à- dire le beau artistique produit par l’homme et pour l’homme. L’éthique relevant du bien, peut être considérée comme la science de la morale. « L’éthique apparaît donc comme une sorte de potentiel dont on peut mesurer une valeur moyenne sur un intervalle de temps relativement court Dt = t2-t1 (t2>t1), et qui est la morale au cours de cette période » (Pascal FANTODJI in thèses sur l’éthique, fête des peuples, Janvier 2004).

A regarder les choses de près, si l’art est le concentré de l’esthétique, son contenu en terme d’utilité pour l’homme vu comme une fonction d’utilité représente l’éthique. L’éthique et l’esthétique sont alors le revers et l’envers d’un seul et même habit. Que dire alors de cet habit avec l’évolution de la flèche du temps et de l’espace ?

Observons un peu les bas reliefs du pays fon, la représentation des divinités dans toute l’aire adja-fon, la sculpture et les autres objets d’art de cette culture et on y trouve des aspects des arts symboliques et classiques. Ecoutons les panégyriques claniques des peuples de l’aire adja-fon, les wikiki des griots nago-yoruba et on peut lire dans cet ensemble une bonne représentation de l’art romantique. Les souverains de la cour royale de Porto-Novo se voient certainement portés au septième ciel par le rythme savoureux adjogan avec ses instruments simples mais de bonne sonorité, exécuté que par des reines de la cour. Les griots Wassangari n’en font pas moins avec leur flûte.

Notre pays et notre sous région africaine aura donc connu toutes les formes d’arts, à savoir les arts visuels et les arts musicaux. Les masques ivoiriens bien connus dans toute la Côte d’ Ivoire sont une illustration de l’art visuel. Le guêlêdê du pays nago-yoruba de chez nous illustre aussi la manifestation de l’esthétique à travers des arts visuels et musicaux. Ce rite est reconnu par l’Unesco comme patrimoine universel immatériel caractérisant le passage du matriarcat au patriarcat. Des danses funèbres expriment des symboles liés à la mort. Ainsi en est-il du Sato des Agonlin et Mahi.

Suivant l’évolution de notre société précoloniale corrélativement à celle de l’éthique et de l’esthétique, on verra des sociétés secrètes se constituer sous nos cieux. Ainsi, se comprend la formation des sectes de sorcellerie régressive où l’intégrité de l’homme est bafouée. Avec la révolution patriarcale, des groupes d’anti-sorcellerie se sont formés. Il en est ainsi par exemple des groupes gbadou et azéhossou en pays adja-fon et de celui ogboni en pays nago-yoruba. Ces groupes combattent la sorcellerie régressive qui s’est développée sous le matriarcat et qui incarne sans nul doute une éthique de mauvais aloi.

En ce qui concerne nos Etats dans le Dahomey précolonial, on peut dire que les pratiques vis-à-vis des captifs de guerre diffèrent d’un pays à l’autre. Ainsi, les Etats de Nikki, de Tado et de Kétou intègrent-ils systématiquement tout captif à leur société. Tandis que les Etats du Danxome, d’Allada et d’Adjatchè en font des objets de vente aux occidentaux. En guise d’illustration, un captif devient un prince Wassagari dès qu’il en arrive à épargner le royaume d’un danger…

On perçoit que l’éthique se différencie selon les groupes sociaux et à l’intérieur de ces groupes. Les classes sociales dominantes ayant une éthique différente des classes dominées. Et dans ce registre, l’esthétique, liée à leur éthique peut varier. L’art peut alors avoir un contenu de classe, car servant une classe déterminée.

Au total, l’esthétique et l’éthique apparaissent comme les deux faces d’une seule et même médaille. L’humanité entière a évolué en les construisant à la fois. Dans leurs différenciations, les peuples y sont allés différemment. On se rend aujourd’hui compte que tous les domaines de l’activité humaine sont investis par l’éthique et l’esthétique. Chaque classe sociale construit sa combinaison propre, parmi les quatre (04) combinaisons (beau, bien), (beau, abject), (laid, bien) et (laid, abject). Mais, l’homme parvenu à la conscience de la reconstitution de sa propre histoire et celle de l’univers a pu photographier les divers états de l’univers ayant 30 secondes d’existence, 1 an, 2 ans, 1 milliard d’années… pour apprécier lui-même toute la beauté de la marche de l’univers et celle de ses propres progrès. Sur le plan éthique, après l’esclavage noir, la colonisation et l’apartheid sont aujourd’hui rejetés. On admet de plus en plus que dans tout domaine la parole doit être donnée à ceux qui souffrent et se plaignent. Ne peut-on pas dire, sans risque de se tromper, que l’humanité va globalement de l’avant en construisant pour tous les peuples du monde la seule combinaison qui vaille, (beau, bien).

Je vous remercie.




6ème Communication

La bourgeoisie aujourd’hui, la grande bourgeoisie et sa programmation de la société humaine : éthique des grande et haute bourgeoisies

Par Eustache ZINZINDOHOUE

Avec la montée du capitalisme à la suite des révolutions bourgeoises, la grande bourgeoisie des pays occidentaux s’est constituée. Contre ses théories de justification de l’esclavage salarié, les idées de Marx sur les révolutions ont été confirmées par la Commune de Paris puis généralisées par les soviets de Russie et de l’URSS et les vagues de libération des colonies d’Afrique et d’Asie après la révolution chinoise en 1949. Mais le prolétariat qui avait perdu du terrain face à la grande bourgeoisie qui était arrivée à lui ravir la victoire de la lutte contre le fascisme et à entamer la restauration capitaliste en Union soviétique après la mort de Staline, a commencé à reprendre du terrain. C’est ce qui s’observera en Mai 1968 avec les mouvements insurrectionnels en France, les mouvements contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis, des luttes émancipatrices des peuples dans presque toutes les contrées. Il était alors apparue impérieux pour la grande bourgeoisie d’inventer de nouveaux outils de sa domination sans partage de la société humaine. C’est ainsi, qu’en 1979, elle mobilisa ses experts pour élaborer une théorie de contrôle et de domination sans partage des hommes et du monde. Ceci a donné le ‘’Manuel de programmation en recherche opérationnelle’’ ou simplement ‘’Manuel’’, un outil conçu à partir des théories les plus pointues des sciences mathématiques et des sciences physiques (électronique) pour réaliser une programmation de la société humaine avec comme objectif stratégique pour la grande bourgeoisie des pays occidentaux, ‘’le consentement des classes inférieures’’ à leur domination.

Il suffit de parcourir un peu ‘’ Manuel’’, et l’on se rend compte de l’éthique de la grande bourgeoisie. A cet effet, la grande bourgeoisie estime qu’elle constitue « la graine de la future humanité » face au reste de la population qui est « devenu une horde de barbares proliférants, et à proprement parler, un fléau sur la face de la terre » et qu’il lui faut « prendre le contrôle du monde par l’utilisation « d’armes silencieuses », sous la forme d’une « guerre tranquille » et réduire l’inductance économique à un niveau sûr (entendez les services nécessaires à l’épanouissement de la population -ajouté par nous-), par un processus d’esclavage et de génocide ». Et comme « un système d’arme silencieuse opère à partir de données obtenues d’un public docile par des moyens légaux », il faut obtenir, la docilité, le « consentement » des classes inférieures à leur domination.

La première stratégie définie par "Manuel" pour y arriver est la diversion. On peut lire :

« Diversion, la stratégie première.

L’expérience a montré que la méthode la plus simple pour rendre efficace une arme silencieuse et gagner le contrôle du public est de maintenir le public ignorant des principes basiques des systèmes d’un côté, tout en le gardant dans la confusion, désorganisé et distrait avec des sujets sans importance réelle de l’autre côté.

Ceci est obtenu en :

1. décourageant l’activité de leurs esprits ; sabotant leurs activités mentales ; fournissant des programmes d’éducation de basse qualité en mathématiques, logique, design des systèmes et économie, et en décourageant la créativité.

2. encourageant leurs émotions, augmentant leur égocentrisme et leur goût pour les activités émotionnelles et physiques, en :

a) multipliant des affronts et attaques émotionnelles (viol mental et émotionnel) au moyen d’un barrage constant de violence, de guerres, de sexe dans les medias – en particulier la TV et les journaux.

b) leur donnant ce qu’ils désirent – en excès – "junk food" pour l’esprit, et en les privant de ce dont ils ont réellement besoin.

3. réécrivant l’histoire et la loi, et soumettant le public à des distractions, en étant ainsi capable de déplacer leurs pensées de leurs besoins personnels vers des priorités extérieures hautement fabriquées.

Ceci prévient leur intérêt et leur découverte possible des armes silencieuses et de la technologie d’automatisation sociale.

La règle générale est qu’il y a un profit dans la confusion ; plus la confusion est grande, plus le profit est grand. Ainsi la meilleure approche est de créer des problèmes, et ensuite d’offrir des solutions.

Sommaire de la diversion

Médias : Garder l’attention du public adulte distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle.

Enseignement : Garder le public ignorant des véritables mathématiques, de la véritable économie, de la véritable loi, et de la véritable histoire.

Spectacles : Maintenir le divertissement public en-dessous du niveau de la sixième.

Travail : Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux. »

Voilà ce qu’on peut lire dans ce "Manuel". L’éthique de la grande bourgeoisie y apparaît bien hideuse, mais froidement définie comme perpétuant et renouvelant l’éthique esclavagiste et génocidaire, franchement anti-démocratique et anti-émancipatrice.

C’est cette éthique qu’elle et son alliée dans nos pays, la haute bourgeoisie mettent en œuvre.

Dans notre pays en vue d’obtenir et de maintenir le consentement des travailleurs, il s’agit de contrecarrer par tous les moyens la diffusion des idées de Marx sur les révolutions au sein des travailleurs et des peuples. Les partis révolutionnaires doivent être "marginalisés" à défaut de pouvoir interdire leur existence. Ainsi, chez nous, le Parti communiste qui soutient les luttes populaires pour la libération des nationalités, pour l’instruction pour chacun et tous à travers sa langue maternelle, les libertés politiques complètes au peuple, l’émancipation des travailleurs, la probité dans la gestion du patrimoine public, ce parti est traité d’"extrémiste", de "dépassé". Les calomnies les plus monstrueuses, les mensonges les plus grossiers, les fraudes les plus crapuleuses sont perpétrées contre le Parti communiste, ses dirigeants et ses militants, sans parler de la répression policière et judiciaire arbitraire pendant que l’accès aux médias d’Etat leur est pratiquement interdit. De façon générale, les médias sont des réseaux de journalistes à ordre de telle ou telle frange de la haute bourgeoisie, tous dressés contre les vues des communistes et des révolutionnaires. La haute bourgeoisie piétine les valeurs traditionnelles progressives, divise les royaumes, corrompt les princes et achète des rois "voyous". La jeunesse doit être abêtie avec l’instruction de la plus basse qualité avec les nouveaux programmes d’études. Les programmes télévisuels et radiophoniques sont de la pire espèce. Les programmes éducatifs sont quasi absents.

Vis-à-vis des travailleurs, les experts sont payés et dépêchés par les institutions aux mains de la grande bourgeoisie (FMI, Banque Mondiale, PNUD, OMC, etc…) pour enseigner le "consentement" au cours des séminaires et autres ateliers dans les sociétés et administrations, publiques comme privées. Au cours de ces séminaires et ateliers, ces experts développent la théorie selon laquelle le travailleur, subalterne comme cadre, doit se considérer comme vendeur de sa force de travail à un client qui est son chef hiérarchique immédiat; il doit satisfaire tous les désirs de ce chef hiérarchique puisque "le client est roi". Il est ainsi enseigné au travailleur que sa ligne de conduite doit être l’obéissance et la soumission à tous les désirs de ce chef, client roi. Tout doit dépend du supérieur hiérarchique. Les travailleurs n’ont droit à aucune initiative. L’entreprise peut couler. Ce n’est pas leur affaire. L’administration peut afficher des contres performances. Ils doivent subir le martyre, sans jamais pouvoir réagir. Ce qui est ainsi enseigné, c’est l’individualisme poussé jusqu’à son extrême, jusqu’à la dépendance personnelle de type moyenâgeux du travailleur vis-à-vis du patron. La satisfaction des usagers de l’administration ou des populations consommatrices des produits de l’entreprise ne doit pas compter pour le travailleur. Ne parlons pas des intérêts plus généraux et fondamentaux de tout le peuple tels les questions d’instruction. La haute bourgeoisie tisse ainsi de proche en proche toute la chaîne de soumission qu’elle place aux mains de directeurs généraux nommés selon ses seuls critères. La mission assignée à ces directeurs généraux est de piller les ressources de l’entreprise et du pays et de les thésauriser pour les moments des campagnes électorales qui ne sont pour la haute bourgeoisie que compétition de fraude en tous genres pour déterminer qui, au sein de la haute bourgeoisie aura la haute main sur la gestion du patrimoine public et conduire la politique de soumission du pays et des travailleurs au grand capital. Aussi gestion des entreprises au Bénin rime-t-elle avec vols, prévarications, détournements, cession frauduleuse du patrimoine public, mensonges, duperie et violence vis-à-vis des travailleurs, de la jeunesse et du peuple.



7ème Communication

Le rejet par les peuples du "consentement" comme forme actuelle nécessaire du progrès social et de l’émancipation des peuples : une nouvelle époque révolutionnaire s’annonce

Par Paul Essè IKO

Les grande et haute bourgeoisies, avec leur éthique, oeuvrent constamment et continûment à obtenir, maintenir et raffermir le « consentement » des peuples. Depuis l’élaboration en 1979 de la théorie générale du « consentement », on observe sa mise en œuvre différenciée et de manière diversifiée selon les pays et le contexte.

Comme il a été prouvé, l’éthique des grande et haute bourgeoisies est d’une laideur innommable. Elle est faite entre autres de vols, de mensonges, de crimes… La « guerre silencieuse» que mènent les grande et haute bourgeoisies contre les peuples, prend tantôt une forme violente, tantôt une forme pacifique.

Si le consentement par les travailleurs et les peuples à leur domination constitue la première victoire des grande et haute bourgeoisies, il s’en suit que le rejet du consentement constitue la première victoire des travailleurs et des peuples.

L’éthique des grande et haute bourgeoisies va à l’encontre des travailleurs et des peuples et du progrès. Or, il est admis aujourd’hui la nécessité de la démocratie pour tous les peuples et dans tous les domaines. Il est admis la nécessité de l’instruction de chacun et de tous ; il est admis la nécessité que les langues meurent le moins possible, que toutes soient supports d’instruction et diffusées par tous les canaux, y compris par l’Internet. Ces éléments de l’éthique progressive sont à l’opposé de l’éthique esclavagiste des grande et haute bourgeoisies, qui, en fait se trouvent en position de défensive constante vis-à-vis des travailleurs et des peuples. On doit ajouter à cela que ces éléments progressifs reçoivent la couverture théorique de nombre de scientifiques qui savent se placer du côté de ceux-là qui souffrent et se plaignent et au profit de qui ils réclament que la parole soit donnée.

Par ailleurs sous nos yeux, la contre-révolution des années 1988-1992 a épuisé ses ressources et les théories de "la fin de l’histoire" et d’autres thèses hayékiennes prônant le règne et la supériorité éternelle du libéralisme économique sont manifestement mises en échec avec la crise actuelle. De jour en jour sont mis à nu des vols scandaleux des magnats du capital financier. De même que les idées de Marx sur le marché et ses contradictions ressortent avec de plus en plus de vigueur, ses idées sur l’émancipation des travailleurs et les révolutions reviendront à l’ordre du jour avec les luttes concrètes des travailleurs contre les nouveaux sacrifices et le consentement que l’on veut obtenir d’eux à ces sacrifices.

Historiquement, les masses en lutte ont forgé des instruments de leur propre émancipation que sont les comités. Depuis la commune de Paris jusqu’aux expériences propres des travailleurs et des peuples de notre pays, en passant par les soviets de la Russie, les comités sont les seuls organes d’une véritable démocratie tant dans l’entreprise que dans l’administration publique. Les expériences des peuples du Bénin des années 1988-1989 ont généré les comités d’action de travailleurs, de paysans, d’artisans et ouvriers, qui se sont révélés être de véritables moyens d’émancipation des peuples. Les comités d’action avaient mobilisé les masses en lutte et leur ont permis de conquérir les libertés dont nous jouissons aujourd’hui. Des assemblées générales se tenaient dans les entreprises, l’administration, les villages, pour débattre des problèmes de l’entité et prendre des décisions appropriées. Les peuples du Bénin, avec l’éducation des comités, étaient résolument engagés dans la voie de leur émancipation complète. François Mitterrand et toute la grande bourgeoisie s’en étaient rendu compte. Ils ont surtout compris qu’une libération des peuples du Bénin des griffes des grande et haute bourgeoisies sous la direction ferme et résolue des comités d’action, ferait école dans toute la sous région africaine, en Afrique tout entière et dans le monde. Ils ont par des directives et dispositions concrètes aidé au rassemblement de tout ce que notre pays a connu de nauséeux, d’abject, la haute bourgeoisie, en ce qu’ils ont appelé ‘’la conférence nationale’’ qui était un véritable ‘’marché de dupes’’ au sein duquel la plus grande victime est le peuple.

De 1990 à nos jours, tous les régimes de la haute bourgeoisie qui se sont succédé à la tête du pays, ont soigneusement travaillé à duper le peuple; à obtenir, maintenir et raffermir son consentement. Tout est mis à contribution : la presse, les lois, les programmes d’instruction, le crime… Face à tout cet arsenal, les peuples opposent une résistance farouche à travers des comités, qui sont spontanément mis en place afin d’éclairer et de conduire au besoin la résistance (comités de la douane, des finances, de villages, de régions…). Avec ces instruments les peuples ont eu quelques victoires, comme par exemple la suppression de la taxe civique en 1994. Les combats des travailleurs contre les diverses exactions et les crimes politiques et économiques n’ont été possibles que grâce à l’éclairage empirique des comités.

Avec leurs comités, les travailleurs et les peuples se donnent pour tâches de lutter plus vigoureusement pour l’instruction de chacun et de tous en ses langues maternelles et ceci contre la domination linguistique et culturelle de l’impérialisme français. Contre cette aspiration émancipatrice, les tentatives de sabotage et d’escamotage - comme celles d’un ministre Gbégnonvi nommé par Boni Yayi a cet effet - ont lamentablement échoué. L’avenir s’annonce donc radieux avec le maintien de l’effort des peuples et de leurs comités dans le rejet du joug linguistique et culturel français. Et une libération des peuples du joug linguistique et culturel de la langue française ne peut pas ne pas être contagieuse pour les peuples voisins et de proche en proche et par vagues pour les peuples du monde comme on l’a observé des phénomènes révolutionnaires ces temps derniers. Toute autre victoire franche d’un peuple sur la grande et haute bourgeoisie quelque part viendra également féconder les luttes ailleurs dans le monde. Une nouvelle époque révolutionnaire s’ouvre.

Au total, les peuples dans leur lutte pour l’émancipation doivent affronter un monstre qui leur livre une guerre sans merci, une guerre à mort dans le seul but d’obtenir leur « consentement ». Un arsenal de moyens est utilisé à cette fin.

Alors, les travailleurs et les peuples qui se battent empiriquement pour contenir les assauts des grande et haute bourgeoisies ont avec l’aide des révolutionnaires découvert leurs théories et pratiques, en même temps qu’ils ont inventés l’antidote, les instruments du rejet du consentement, que sont les comités. Avec les comités sous toutes leurs déterminations, les travailleurs et les peuples sont assurés de la victoire complète et définitive sur les grande et haute bourgeoisies. Ils sont assurés d’ouvrir ce faisant, la voie à l’humanisme absolu.



8ème Communication

L’instruction nécessaire des peuples :

l’INIREF et sa généralisation en Afrique

Par Denis SINDETE


Si le rejet du "consentement" est une forme nécessaire du progrès social et de l’émancipation des peuples, l’instruction apparaît comme une des conditions essentielles pour la consolidation de cette émancipation et du progrès social. Telle est la base conceptuelle de l’enseignement dispensé par l’INIREF aux nationalités via les universités populaires et les autres cadres de formation que le cours des choses impose.

Et c’est pourquoi on apprend aux peuples quelles sont les avancées et quelles sont les questions ouvertes dans la théorie universelle de l’homme ainsi que dans tous les autres domaines de la science. Comment ces avancées consolident l’assertion de l’unicité du genre Homo en une seule espèce animale sociale. Comment il en découle que "cette espèce doit se manifester avec le développement de toutes ses variétés qui font sa spécificité" ; elle doit se manifester avec le développement de ses différentes langues avec leurs parlers. Comme il va sans dire, l’espèce humaine doit veiller à ce que les langues meurent peu, que chaque langue devienne le support du discours scientifique au dernier cri, que chaque langue passe par tous les canaux de diffusion existants (Internet, Presse écrite, Presse parlée, audiovisuelle, etc.…) et qu’il soit loisible à chacun de pouvoir s’instruire en sa langue maternelle pour accéder plus aisément à toute autre langue et au savoir dans son intégralité. Voilà ce qui est généralement admis aujourd’hui et que l’ONU et ses institutions spécialisées telle l’UNESCO donnent comme directives à tous les peuples à travers les recommandations et autres institutions de journées ou année internationales des langues maternelles ou nationales.

Cette synthèse illustre bien les observations où des individus transplantés hors de leur terroir ont été capables d’apprendre dans des langues autres que leur langue maternelle propre. Ainsi l’histoire humaine a-t-elle connu de grands hommes de culture comme Pouchkine qui, éthiopien de naissance, n’a pas moins contribué dans son pays d’adoption à la description et au rayonnement de la langue russe. A l’opposé, on a des situations de gens à qui il a été imposé de force de devoir s’instruire dans les langues du colonisateur. De nombreux pays africains se sont retrouvés dans cette situation qu’on tente de pérenniser à travers des institutions impérialistes du genre de la Francophonie par exemple, en ce qui concerne les pays anciennement colonisés par la France comme le Bénin. Il en a résulté la formation de lettrés et d’intellectuels culturellement extravertis et déconnectés de leur milieu social où règne l’analphabétisme pour la grande masse des citoyens.

L’émancipation des peuples est incompatible avec cet état de choses et l’INIREF en a tiré toutes les conséquences pour son aide à l’instruction.


1. Que fait l’INIREF en matière d’instruction des peuples

Dès 1999, soit 2 ans après sa fondation, il a senti la nécessité de mettre en place les universités populaires (UP) par nationalité en vue de l’instruction des adultes à partir de leurs langues maternelles. Evidemment, on est obligé de tenir compte du précédent historique indiqué plus haut. Alors, les cours conçus pour le premier et le second cycles des UP le sont en français à charge pour les responsables des sections de nationalité et les instructeurs ainsi que pour les intellectuels modernes patriotes instruits en français de les interpréter puis traduire à l’usage des apprenants analphabètes (dans leurs langues maternelles). Il faut rappeler et préciser que cet enseignement en 2 cycles successifs d’un an chacun avec 4 ou 5 heures de cours par semaine vise à "introduire d’emblée les peuples à leurs humanités respectives (par analogie aux humanités françaises) qui reflètent à la fois le niveau intellectuel et moral général de Homo sapiens sapiens". L’ensemble des formations s’appuient aussi à terme sur la réalisation d’un programme de colloque en 9 thèmes pour décrire la vie culturelle, scientifique et technique de chaque nationalité en vue de son émancipation véritable. Faudra-t-il souligner aussi que l’admission aux universités populaires est soumise à l’adhésion aux critères éthiques suivants : le rejet de l’impunité des crimes politiques, le rejet des fraudes politiques et enfin l’accord pour l’érection politique d’emblée de toutes les langues maternelles à la hauteur des supports du discours scientifique au dernier cri. Dans ses plans visant à faciliter la communication entre les peuples, l’INIREF espère que la réalisation du projet européen de traduction automatique d’une langue aux autres et vice-versa au sein de l’Union européenne dénommé "Eurotra" serait un grand atout pour un système de traduction similaire, "Bénintra" (pour le Bénin) pouvant déboucher sur "Afrikatra"(pour l’Afrique), pourquoi pas ? Certes, on en est encore loin. Mais dès lors que le français figure en bonne place dans les programmes conçus et traduits en langues nationales on peut imaginer les possibilités de communication entre les peuples à travers leurs lettrés en français qui peuvent se rendre utiles. Par ailleurs, si l’on prend en compte le fait que de nombreux Béninois sont instruits en anglais, espagnol, allemand, russe, chinois, japonais, etc., on devine bien le grand champ de communication ouvert entre les peuples du Bénin et les autres contrées du monde dans la perspective de leur libération culturelle. C’est dire qu’au Bénin et partout ailleurs, il ne doit point y avoir de langue proclamée officielle à l’exclusion d’autres. Toutes les langues parlées au monde doivent être considérées officielles.

Enfin, on ne peut pas ne pas évoquer cette autre institution de l’INIREF qu’est la fête des peuples qui se tient chaque année au cours de la 2ème quinzaine de janvier. Ses manifestations culturelles, mais parfois précédées de séminaire comme il en est présentement, constituent aussi une école où les différentes nationalités viennent exposer leurs meilleures productions culturelles permettant ainsi aux uns et aux autres tout en se divertissant d’échanger mais aussi d’apprendre à connaître ou à étudier les œuvres culturelles.

Au total, l’INIREF poursuit son aide aux peuples sans relâche et dans le prolongement de ses activités, il a débouché sur la nécessité de compléter les institutions de formation des peuples par un 3ème cycle ou Master de recherche en sciences cognitives. Mais il y a davantage encore comme on le verra tantôt.


2. Généralisation de l’INIREF en Afrique.

Notre continent, l’Afrique, est constitué de pays arriérés dont la plupart sont multinationaux et culturellement dominés comme le Bénin. Elle a besoin de se libérer pour rayonner elle aussi dans le monde. On ne peut toutefois partir du néant. Comme on vient de le voir plus haut, tous les individus, toutes les nationalités de chaque pays peuvent et doivent accéder au savoir en leurs langues propres sans mépris pour les autres langues avec lesquelles ils sauront mieux connaître et apprendre des autres peuples. Or, notre pays est multinational avec des peuples qui débordent ses frontières et s’étendent à certains pays de la sous-région. Les avancées en matière d’instruction dans notre pays influenceraient avantageusement des initiatives similaires dans les pays voisins, dans la mesure où les locuteurs des langues devenues supports du discours scientifique au Bénin se retrouveraient aussitôt dans le rôle d’instructeurs ou de traducteurs privilégiés pour leurs compatriotes dès lors qu’ils le désirent. Aussi devrait-on espérer que l’émancipation des Batonnou, Haussa, Boo et Yoruba du Bénin entraîne comme par contagion nécessaire celle des 60 millions de Yoruba du Nigéria, des millions de Batonnou et Boo du même pays de sorte à déteindre sur les autres nationalités pour conduire à la libération de tout le Nigeria vaste de ses 125 millions d’habitants. Cet exemple extensible à d’autres peuples de la sous-région avec aussi des continuums linguistiques permet d’espérer des libérations par vagues déferlantes et par conséquent la floraison d’INIREF aux dénominations Nigeria, Niger, Burkina, Mali, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et ainsi de suite jusqu’à couvrir tout le continent africain, en attendant l’extension à d’autres contrées du monde. Ces possibilités seront mieux féconder, nous semble-t-il, avec la coopération nécessaire entre les organisations démocratiques progressives ou les réseaux d’intellectuels patriotes travaillant ensemble dans les différents pays de la sous-région. Ainsi perçu et les choses évoluant avec les fondements éthiques et scientifiques que nous venons de voir, les dessous des plans de domination alors inhumains apparaîtront plus clairs aux peuples et hommes ainsi émancipés comme apparaîtra plus claire également la richesse de la diversité linguistique et culturelle.

Pour conclure, nous dirons que ces libérations des chaînes de la domination culturelle, scientifique, linguistique, etc. de l’Afrique propulse ses peuples dans une émancipation complète. Et alors, la fête des peuples progressera et rayonnera pour devenir une véritable fête des peuples non seulement de la sous-région et de l’Afrique mais de l’humanité.



9ème Communication

Les déterminations de l’INIREF

Par Fidèle QUENUM


L’INIREF a été fondé les 22, 23 et 24 août 1997 à Cotonou et se veut un cadre qui vise à aider les peuples arriérés et dominés à accéder à la science au dernier cri.

Mais par où commencer une œuvre aussi titanesque et salvatrice ? Il a fallu procéder par les deux côtés, par en haut et par en bas.

En haut avec principalement les clubs.

En bas, par la propulsion des analphabètes absolus dans le domaine du savoir avec pour outils linguistiques leurs langues maternelles : c’est la fondation de l’université populaire. Chaque nationalité a son université populaire pour l’introduction des adultes analphabètes à la science.

Pour l’instruction du peuple dans ses langues maternelles, le cadre naturel en est effectivement la nationalité et la détermination essentielle pour cela est bien la Section de Nationalité. L’INIREF connaît ainsi deux déterminations essentielles : les clubs et les sections de nationalités.

Les Clubs.

Le rôle des clubs est précis et fondamental. « Chaque club met en œuvre le Label INIREF dans son domaine d’intervention. Le travail de chaque club est essentiellement prospectif. A cet effet, chaque club

a) examine, sur la base de l’histoire la plus précise de son domaine d’intervention, tant à l’échelle nationale qu’internationale, les nouveaux problèmes et les solutions émergentes avec une insistance particulière sur les cas du Bénin

b) partage ses soucis et appréciations avec les organisations physiques et morales experts (laboratoires, chercheurs) en vue d’approfondir les solutions émergentes par leur mise en forme aussi définitive que possible

c) suit attentivement les expériences de mise en application des résultats, qu’elles soient entreprises au sein de l’INIREF ou non, afin de procéder en retour aux corrections et de s’attaquer aux nouveaux problèmes ultérieurs qui ne manqueront pas de surgir

chaque club se définit un programme spécifique décomposé en volets en fonction de leur portée (nationale, internationale, pluridisciplinaire et pluri-club) et en fonction de leurs termes (court, moyen, long termes) ». (PF, INIREF, Aperçu sur le programme des clubs, juin 2000).

Le nombre des clubs est limité ; le sommet ne peut être spontané, il résulte d’un travail subjectif de longue haleine. Aujourd’hui on distingue huit clubs : le Club de Travail et de Gestion (CTG) ; le Club des Mouvements Financier et Boursier (CFMB); le Club des Amis des Artistes de Talent (CAAT) ; le Club des Loisirs Sports et Santé (CLSS); le Club de Conseil à l’Ethique (CCE) ; le Club d’Etude des Dissemblances, Ressemblances, Interpénétration et Stylistique des Langues (CEDRISL) ; le Club des Amis du Développement de l’Enfant (CADE) ; le Club de Pharmacologie Traditionnelle (CPT).

Les clubs constituent donc une référence et un appui pour le déploiement des Sections de Nationalité pour l’enracinement dans les cultures nationales et l’émancipation populaire.

Les Sections de Nationalité.

La constitution de la section de nationalité obéit à la prise en compte du caractère naturel de la nationalité qui « comporte certains aspects spontanés qu’il faudra apprendre à respecter comme tels et à fixer conformément aux désirs des groupes d’hommes constitués ». Ce faisant, pour « … mettre en place les sections de nationalités, (…) nous avons commencé par déterminer des locuteurs de langues nationales ou de parlers de ces langues, laissant le soin aux intéressés eux-mêmes de constituer leurs regroupements de sorte à se définir, pour chaque groupe, la langue support du discours scientifique à investir d’emblée comme telle ». Agir autrement serait contraire à la volonté d’émancipation des peuples.

Un des éléments du déploiement de l’INIREF est la nécessité de l’approfondissement de la connaissance de chaque nationalité par les ressortissants organisés en sections de nationalités de l’INIREF. Chaque nationalité, dès que possible, doit être étudiée en tant que "thème de science" à travers l’organisation d’un colloque à neuf (9) thèmes qui permettent d’en circonscrire les grandes lignes. Pour une nationalité donnée, par exemple la nationalité Adja, les thèmes sont :


Thème 1 : Etat des lieux en matière de sciences, de culture et d’usage des techniques ; vers un nouveau tournant en matière scientifique dans le pays Adja

Thème 2 : Epistémologie et "Adjalogie"

Thème 3 : Thèses générales sur la formation des langues : cas des langues du groupe GBE et plus particulièrement des parlers Adja

Thème 4 : Catégories ethnologiques : les gentes et les phratries en pays Adja, méthodes d’enquêtes pour des résultats exploitables

Thème 5 : Histoire du peuplement du pays Adja

Thème 6 : Economie du pays Adja

Thème 7 : Caractéristiques du développement du capitalisme en pays Adja

Thème 8 : Recherche, Instruction, Apprentissage et Ethique

Thème 9 : Intégration du pays Adja (au groupe GBE, au Bénin, à l’Afrique, au monde)



Les sections de nationalité actuellement constituées sont :

Ø ADJA

Ø AGONLIN

Ø AYIZO

Ø BOO

Ø FON

Ø GOUN

Ø IDAATCHA

Ø KOTAFON

Ø MAHI

Ø OTAMMARI

Ø WAO

Ø TCHABE

Ø WACI, XWLA, XWELA, GUIN

Ø YORUBA

Ø TORI de l’Ouéme

Ø BATONNOU

Ø WEME

Ø SE-SAXWE-BOPA


Chaque Section de Nationalité supervise l’université populaire de ladite nationalité dont l’accès est subordonné à la satisfaction de certains critères éthiques. La Section de Nationalité prépare la participation de ses groupes culturels à la FÊTE DES PEUPLES. L’INIREF a en effet réuni dès 2002 les conditions pour être le pôle de réalisation d’une Fête des Peuples afin de recueillir en une banque de données les éléments de culture en vue de leur traitement rationnel.

Sont rattachés aux Sections de Nationalité, les réseaux d’intellectuels traditionnels : les Rois et Chefs de terre, les chefs religieux (Hounnons), les devins (Bokonons) et les guérisseurs (Amanon). Ces réseaux sont intégrés à l’INIREF et se réunissent périodiquement en Conférences des Intellectuels Traditionnels. Ils ont pu, au cours de leur 2ème Conférence en 2004, constituer la Faculté de Médecine Traditionnelle et Alternative (FMTA) et ont désigné son Conseil (C/FMTA).

Les sections de nationalité se réunissent périodiquement en Conférence des Sections de nationalité



10ème Communication

Nature des révolutions sociales actuelles

et signification de la période de transition

Par Philippe NOUDJENOUME



I. L’époque actuelle est celle des révolutions prolétariennes.


La nature d’une révolution est déterminée par la contradiction que cette révolution est amenée à résoudre. Cette contradiction elle-même est déterminée par le mode de production existant ou ce qui revient au même par la formation économique et sociale existante. Dans une formation sociale chevauchent généralement plusieurs formations économiques dont une qui est dominante et qui confère à cette formation sociale son caractère. Depuis l’avènement de l’impérialisme en tant que stade suprême du capitalisme fin 19ème début 20ème siècles, le capitalisme est devenu le mode de production dominant partout sur la planète. La formation sociale capitaliste est caractérisée par le caractère social de la production et sa capacité illimitée et l’appropriation privée des moyens de production ainsi que de la production. Ce qui explique qu’existent des biens produits en quantité surabondante alors que la majorité des hommes sur la planète sont privée de moyens d’existence décents. D’ou les crises alimentaires, financières, de logement, etc. Cette contradiction fondamentale se peut se résoudre que par la révolution assumée par le prolétariat contre la bourgeoisie, la révolution socialiste avec le passage du pouvoir d’Etat des mains de la bourgeoisie dans celle du prolétariat et des autres couches laborieuses. Le pouvoir socialiste rétablit le caractère social des moyens de production en supprimant progressivement la propriété privée des moyens de production.

La question essentielle de la révolution étant celle du pouvoir, avec quels instruments le prolétariat et les autres couches laborieuses peuvent conquérir et exercer le pouvoir d’Etat ? Ce problème a trouvé sa solution avec la Commune de Paris, généralisée par les soviets de Russie et de l’URSS. Les soviets constituent la forme d’Etat du prolétariat et des couches laborieuses.

Avec le capitalisme devenu système d’exploitation mondiale du prolétariat et des peuples s’ouvre l’ère des révolutions prolétariennes pour le du passage du capitalisme au socialisme sur la planète et de la constitution de la République Mondiale des Soviets. Et cette ère a été inaugurée avec la Révolution Soviétique d’octobre en Russie en 1917. Désormais toute révolution pour mériter ce nom devra être dirigée par le prolétariat.


II. Nature des révolutions sociales actuelles.


Par suite de la loi du développement inégal du capitalisme, celui-ci n’a pas atteint le même niveau sur toutes les sphères de la planète. Du fait de ce développement inégal et de la domination impérialiste, les contradictions que chaque société a à résoudre sont différentes et les révolutions ne sont pas de la même nature. La durée ainsi que les formes de passage du capitalisme au socialisme seront différentes et variées. De ce fait, les soviets sont différents, et de deux types : les soviets de pays développés et les soviets de pays arriérés.

En observant le monde actuel, on se rend compte aisément que certains pays comme les Etats-Unis, ceux d’Europe de l’Ouest, le Japon, etc. sont très développés et dominent les autres sous plusieurs formes (politiques, économiques, culturelles, linguistiques) ; d’autres comme le Bénin, le Mali, la Côte-d’Ivoire, l’Afghanistan, ou le Costa Rica, etc. sont des pays dominés à capitalisme arriéré.

Dans les pays capitalistes développés, du fait du niveau extrêmement élevé des forces productives et de la production sociale, la révolution est de nature socialiste. Les soviets à ériger sont des soviets de type socialiste. Dans les pays capitalistes dépendants et néocoloniaux du fait de l’oppression des peuples et de l’existence dans ces pays de vestiges plus ou moins importants de formations économiques précapitalistes (féodales, esclavagistes, petite production marchande prépondérante, etc.), la nature de la révolution est nationale, démocratique, populaire et anti-impérialiste ( RNPDA). Les soviets ici sont de ceux de pays arriérés pour une période plus longue de transition au socialisme.

Telle est l’étape actuelle de la lutte révolutionnaire de notre pays, le Bénin. Le Bénin, pays intégré au système capitaliste mondial par la colonisation française est un Etat néocolonial, à système capitaliste arriéré,, dominé par l’impérialisme français. Celui-ci contrôle non seulement l’appareil politique et administratif du pays (avec la haute bourgeoisie qui est son appendice fidèle à la tête de l’Etat) mais encore les leviers stratégiques de l’économie : la monnaie, les banques, les assurances, le port, les télécommunications, etc. ; et aussi tout le secteur culturel, intellectuel et linguistique avec l’oppression systématique de nos cultures et langues. Tout cela constitue des obstacles au franc développement des forces productives au Bénin avec la persistance des vestiges de formations économiques précapitalistes et de pratiques patriarcales de dépendance personnelle ainsi que les représentations idéologiques qui leur correspondent.

En réalisant cette tâche démocratique, nationale et anti-impérialiste avec liquidation des vestiges précapitalistes, la RNDPA (révolution bourgeoise réalisée sous la direction du prolétariat) fraiera la voie de passage au socialisme.


III. Signification de la période de transition

La révolution démocratique accomplie sous la direction du prolétariat dans un Etat capitaliste arriéré, semi-féodal ou néocolonial, ou simplement dépendant ne peut déboucher directement et aussitôt au socialisme. Il y une période dont la durée sera fonction de l’importance des taches démocratiques et populaires à réaliser pour un large et rapide développement des forces productives pour le passage au socialisme. Cette période est dite période de transition, ainsi caractérisée par Lénine pendant laquelle il faut une politique économique particulière. Cette période fut connue avec la NEP (Nouvelle Politique Economique) des Bolcheviks sous la conduite de Lénine en Russie Soviétique de 1920-1924.

Au lieu de cette compréhension, les impérialistes américains en particulier ont tenté d’y substituer une autre. Celle de passage d’un Etat despotique ou « totalitaire » à la démocratie pluraliste. Et le modèle de cette démocratie est selon eux, le système américain. Les exemples donnés sont les transformations qui se produisirent en 1989-90 en Europe de l’Est avec les ex pays socialistes et sur celles sur les autres continents en Amérique latine et en Afrique. La semi-révolution de 1989 dans notre pays obtint aussi cette appellation.

Les exemples pris en compte ne sont nullement ceux du passage d’une formation économique et sociale à une autre, mais ceux de passage d’une forme d’Etat capitaliste vers une forme d’Etat capitaliste considéré comme niveau suprême, le modèle américain en occurrence. Les conditions d’avènement de ces exemples ne sont pas des conquêtes du pouvoir par le prolétariat et des couches laborieuses pour le passage révolutionnaire au socialisme, mais plutôt la substitution d’une bourgeoisie bureaucratique par une autre au pouvoir parfois à la faveur des luttes populaires. Ensuite, les Etats-Unis où demeurent des réserves des amérindiens, où les partis communistes sont interdits, où les révolutionnaires accusés de communisme sont interdits de séjour, tel un Nelson Mandela jusqu’à ce jour car accusé d’être communiste avec l’alliance de l’ANC avec le Parti Communiste d’Afrique du Sud dans la lutte contre l’apartheid, les Etats-Unis ne peuvent être un modèle en matière de démocratie. Ne parlons pas des abominables crimes de la grande bourgeoisie américaine à travers le monde.

La signification de la transition telle voulue par les américains qui exclut les notions de classes et de luttes de classes est anti-scientifique et vise des objectifs d’asservissement des peuples. La seule signification scientifiquement juste de la transition est celle de Lénine et caractérise la période de passage du capitalisme au socialisme.



11ème Communication

Programmes de l’INIREF

Par Hounkpati B. C. CAPO


1.

Pour l’INIREF, un programme d’instruction est vu comme un moyen devant contribuer à la libération de plus en plus étendue de l’homme. Il est donc conçu conformément à cette fonction. Ainsi les travaux menés jusque là par l’INIREF l’ont amené à mettre en œuvre trois programmes : un programme du premier cycle visant l’introduction de la plus grande masse à l’instruction pour permettre l’émancipation des travailleurs, des jeunesses et des peuples ; un programme du second cycle visant l’instruction d’une grande majorité et un programme du troisième cycle visant une minorité et ayant pour fonction la formation à la recherche.

2.

Le programme du premier cycle, avons-nous indiqué, a pour fonction d’introduire la plus grande masse (aujourd’hui faite d’adultes analphabètes dans la plupart des pays africains) à l’instruction. Il s’ensuit que l’instruction est ici administrée dans la langue maternelle des adultes concernés et est organisée par nationalité. Le programme vise la totalité des adultes, c’est-à-dire les personnes de plus de 15 ans, pour leur administrer un cursus général que nous avons défini comme une introduction aux humanités (INIREF) dont le contenu est ainsi libellé :

1. Systèmes d’information et système INIREF

2. Unicité du genre Homo en une seule espèce

3. Brève histoire des peuples

4. Hygiène et secourisme

5. Alphabétisation

Ce cursus permet d’introduire la rationalité dans ce que connaît déjà un adulte analphabète d’une nationalité dans sa pratique quotidienne et son expérience professionnelle. Ainsi l’étudiant du premier cycle n’est pas seulement un apprenant ; il est aussi lui-même instructeur dans son domaine d’activité professionnelle. Le libellé de certains cours comme « Système d’information et système INIREF », « Unicité du genre Homo en une seule espèce », « Brève histoire des peuples du Bénin », « Hygiène et secourisme », « Alphabétisation » montre bien que l’adulte a déjà des connaissances qu’il s’agit de consolider et d’approfondir, et au besoin corriger et rationaliser. Dans le contexte béninois, l’étudiant du premier cycle, citoyen d’un pays arriéré, prend conscience du fléau que constituent l’analphabétisme et l’illettrisme et se bat pour sa libération et son émancipation. L’introduction aux Humanités INIREF est donc un ensemble de cours flexibles qui aguerrit les adultes analphabètes pour continuer les combats contre l’impunité des crimes politiques et économiques, contre les fraudes politiques et pour l’érection politique d’emblée de toutes les langues nationales à la hauteur des supports du discours scientifique au dernier cri, éléments de contrats de combat qui constituaient leur concours d’entrée au premier cycle de l’Université Populaire au label INIREF.

3.

Le programme du second cycle a pour fonction d’assurer l’accès du maximum de gens d’un pays à un savoir national et universel de haut niveau, ce que nous avons appelé au Bénin les humanités universelles. Vu sous cet angle et dans des conditions historiques précises, les humanités universelles peuvent être dispensées dans une langue autre que la langue maternelle de l’étudiant, pourvu qu’il sache s’en servir aisément. Voici ce qu’il en est :

1. Langues et épistémologie

2. Calcul, métrologie et représentation de l’information

3. Méthodes philosophiques

4. Comment approfondir la connaissance de sa langue.

Une personne qui sort du second cycle est une personne déjà instruite puisqu’elle maîtrise les connaissances générales cumulées à partir du vécu des peuples du monde entier et des résultats acquis par la science au dernier cri. Dans le cas de l’INIREF Bénin, un enseignement comme « Langues et Epistémologie » approfondit le segment du paradigme qui parle de la richesse et de l’équivalence de toutes les langues naturelles, ainsi que celui qui parle de l’épistémologie sans cesse rationalisée. Et comme l’épistémologie traite des sciences, on assiste à une élévation du niveau d’appréciation de la science en général, des rapports entre les sciences particulières et de l’émergence des sciences nouvelles. Un enseignement comme « Calcul,métrologie et représentation de l’information » approfondit un autre segment du label, celui qui parle de l’identification, du traitement, de la représentation et du stockage de l’information et du signal ; il sensibilise aussi ces adultes à la mesure et à la précision dans la mesure, indispensable pour l’émancipation des artisans. Un enseignement comme « Méthodes philosophiques » permet d’introduire ces adultes à la logique formelle, à la dialectique, voire au matérialisme dialectique. Etc. On voit bien que tout en élargissant les horizons de ces adultes, le programme du second cycle les propulse au cœur des réalités mondiales. Non seulement ils acquièrent des connaissances générales solides, mais encore ils participent dans la pratique au test de l’universalité de ces connaissances.


5. Le programme du troisième cycle a pour fonction de former un groupe, nécessairement restreint, de scientifiques de haut niveau qui ont comme responsabilités de pérenniser la recherche, de créer de nouvelles connaissances ou de découvrir des choses nouvelles, de retrouver des découvertes anciennes et de les mettre à jour pour qu’elles ne tombent pas dans l’oubli, etc. Dans les conditions historiques actuelles, le programme du troisième cycle est conçu pour un ensemble de pays africains, et orienté d’emblée sur les sciences cognitives et la robotique. Nous privilégions les sciences cognitives d’autant que la cognition est mise en corrélation avec les questions linguistiques, psychologiques, ethniques, nationales, économiques et sociales. Nous mettons un accent particulier sur la robotique parce que la libération complète de la personne humaine commande qu’elle se décharge des travaux les plus fastidieux, les plus durs et les plus dangereux sur les robots. Ainsi les enseignements et les recherches sur la programmation informatique, le génie logiciel et la robotique permettent de concevoir des robots qui feront de plus en plus des travaux humains avec un minimum de risques. Ainsi avec des robots qui s’occupent d’un certain nombre de travaux domestiques, une femme se libèrerait davantage des travaux de ménage et peut trouver plus de temps à s’instruire pour une meilleure aide à l’instruction des enfants et à l’épanouissement de la communauté. On peut concevoir des robots sapeurs pompiers en matière indestructible par le feu, les hommes sapeurs-pompiers étant libérés des souffrances physiques et non exposés à des dangers mortels ; etc.

L’organisation pratique de ce troisième cycle exige des chercheurs des pré requis qui consistent en la mise en œuvre et applications des programmes du premier et du second cycles, ce qui devrait aboutir à la traduction des textes de ces cours en la langue maternelle de l’étudiant chercheur. De même pour avoir sa qualification de docteur, l’étudiant chercheur est astreint à la rédaction d’une thèse qui, au départ, serait la traduction en sa langue maternelle des cours de DEA.

Au total, avec les programmes de ces trois niveaux, on a une formation complète qui, administrée, propulserait un peuple arriéré dans la modernité. On aurait un peuple cultivé, très cultivé même, qui, en martelant son NON au « consentement » pour lequel travaille la grande bourgeoisie, se forge la voie de son émancipation à travers une programmation hautement révolutionnaire et internationaliste.




12ème Communication

Organisations des INIREF de la sous-région et d’Afrique

Par Jean Kokou ZOUNON


L’instruction nécessaire des peuples de la sous-région et d’Afrique justifie la généralisation des INIREF à la sous-région et à l’Afrique tout entière. C’est à ce point que sont parvenus les démocrates de trois pays de la sous-région ouest-africaine, sur proposition des partis communistes de ces pays. Il s’agit de démocrates de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Bénin. Réunis les 16 et 17 mai 2008, ces démocrates ont décidé de la création d’une Ecole des sciences cognitives. Cette école devra permettre la critique de l’existant tant du point de vue social qu’éthique et esthétique. Le domaine d’application de cette école dans chaque pays est l’INIREF attaché à ce pays et qui devra oeuvrer à la réalisation de bases de données alimentant des banques communes de données.

Quelles seront les organisations de ces INIREF ? Au vu des objectifs et des caractéristiques des pays d’Afrique, les organisations auront certainement des déterminations communes adaptables pays par pays.

En effet, presque tous les pays d’Afrique comportent plusieurs nationalités, débordant leurs frontières, et la question nationale s’y pose avec plus ou moins d’acuité. Ces peuples de la sous-région ouest africaine et de l’Afrique entière ont subi la colonisation et aujourd’hui la dépendance impérialiste sous des formes diverses. Auparavant, l’esclavage noir les a durement frappé, malgré l’opposition de royaumes en Afrique comme ceux de Tado au Togo et de Kétou au Bénin à la traite des esclaves. La domination impérialiste actuelle se manifeste surtout dans les domaines philosophique et linguistique et partant culturels. Ainsi parle-t-on d’une Afrique francophone, anglophone, lusophone ou encore hispanophone ou arabe dans le mépris complet des peuples et de leurs parlers naturels. Si tous sont capitalistes, les groupes des sociétés anciennes, patriarcale ou matriarcale sont encore vivaces avec leurs pratiques. La grande bourgeoisie des puissances dominantes (USA, Grande Bretagne, France, etc..) et leurs appendices hauts bourgeois en Afrique investissent les groupes régressifs de ces vieilles sociétés ainsi que leurs pratiques rétrogrades (la sorcellerie), à susciter et armer des seigneurs de guerre dans des conflits intertribaux aux fins du maintien des peuples de la sous-région et d’Afrique dans les aliénations : l’illettrisme, les maladies, la faim, les inégalités du genre, l’absence de démocratie, etc.

Au vu de ces conditions semblables et de leur mission commune, à savoir l’aide à l’organisation la plus rationnelle pour l’accès le plus rapide des peuples à l’instruction, les organisations des INIREF de la sous-région et d’Afrique ne peuvent donc pas s’écarter de celle du prototype du Bénin dans ses déterminations essentielles. Le paradigme général des INIREF de la sous-région et d’Afrique ne peut s’écarter de celui universel retenu par l’INIREF-Bénin : « Pour une Recherche et une Formation fondées sur l’Unicité du genre Homo en une seule espèce animale sociale, la richesse et l’équivalence de toutes les langues naturelles et l’épistémologie sans cesse rationalisée avec l’identification, le traitement, la représentation et le stockage de l’information et du signal ». Les structures universelles de prospective, les clubs, sont indispensables, toutes liées à la formation dans des écoles supérieures de formation des cadres. L’accès du plus grand nombre à l’instruction implique l’assise sur les diverses nationalités. Les sections de nationalités se révèlent également indispensables. Les déterminations principales des INIREF de la sous-région et d’Afrique se révèlent donc être les clubs et les sections de nationalités. Elles devront investir la richesse du passé et alors nécessairement impliquer les intellectuels traditionnels dans tout ce qui a fait ses preuves dans la lutte contre les aliénations de l’homme, les maladies, la faim, l’illettrisme, la mauvaise gouvernance.

Les intellectuels modernes introduits à la science à travers les langues étrangères, anglais, français, portugais, espagnol, russe, allemand, etc. seront sollicités. En déclarant langues officielles dans tout pays, toutes langues parlées naturelles, ces intellectuels peuvent offrir leur service partout. Une ligne politique commune est ainsi dégagée : œuvrer pour la suppression des privilèges à toute langue particulière, toutes les langues devant être officielles.

Pour l’instant, trois pays sont déterminés à œuvrer ensemble dans le cadre des INIREF.

Il est évident que le succès de leurs actions, à savoir l’instruction des peuples de ces pays, sera contagieux. Déjà l’étude de la cognition des peuples de la Côte d’Ivoire et du Bénin inclut d’office celle des peuples du Ghana, du Togo, du Nigéria qui appellera à leur tour celles des peuples voisins. Il en est de même de celles des peuples du Mali et de la Côte d’Ivoire qui interpellent de plus vastes régions, le Burkina, le Niger, le Sénégal, l’Algérie, etc.

Les démocrates des trois pays se sont donné des tâches pour la réalisation de l’Ecole des sciences cognitives. L’INIREF Bénin est désigné pour l’abriter. Un directoire de cinq membres, présidé par Pascal FANTODJI est formé pour la mise en œuvre. Cette mise en œuvre consolidera les bases des organisations des INIREF de la sous-région et d’Afrique.


Merci

En guise de conclusion :

Motion, résolution et communiqué final du séminaire


MOTION POUR L’ARRET IMMEDIAT DES POURSUITES CONTRE MAKPONSE LANDRY ET POUR LA MISE EN JUGEMENT DE GERO AMOUSSOUGA FULBERT.

- Considérant l’acte hautement criminel posé par AMOUSSOUGA GERO Fulbert le 24 Novembre 2008 consistant à faire tirer à balles réelles sur les étudiants qui manifestaient pacifiquement contre des mesures du reste frauduleuses de privatisation de la FASEG dont il est le Doyen ;

- Considérant qu’au lieu d’arrêter et d’inculper le criminel GERO auteur d’une infraction aussi flagrante, le gouvernement de YAYI Boni fait investir le campus par les gendarmes et policiers renforcés de paracommandos et a fait arrêter des responsables étudiants de l’UNSEB dont MAKPONSE Landry ;

- Considérant que face aux tortures, intimidations et menaces des policiers tortionnaires et du procureur de la République, le camarade MAKPONSE Landry a fait montre d’une bravoure exceptionnelle et d’un attachement remarquable aux principes révolutionnaires et que c’est ce comportement qui a contraint le procureur à le libérer ;

- Considérant qu’il demeure cependant poursuivi par la justice et que la prochaine audience aura lieu le 25 Février prochain et que ce fait est inacceptable pour toute personne quelque peu attachée à la démocratie et à l’éthique progressive ;

- Considérant que face à des événements aussi graves et anti-éthiques, le gouvernement de YAYI Boni qui du reste a fourni à AMOUSSOUGA GERO Fulbert des armes, est resté pendant longtemps sans réagir pour finalement exprimer des regrets platoniques à l’endroit des victimes et parents des victimes sans prendre aucune mesure contre le Doyen criminel ;

- Considérant que le soutien accordé à GERO AMOUSSOUGA non seulement par les autorités rectorales, mais aussi par des professeurs révèle qu’ils s’inscrivent (tout comme le gouvernement de YAYI Boni) dans le cadre d’une politique de terreur à l’endroit des masses populaires pour leur imposer le "Consentement" à la soumission programmé par les grands bourgeois des pays impérialistes ;

- Considérant qu’un professeur et de surcroît doyen qui a fait tirer sur ses étudiants s’est déchu lui-même de sa qualité d’enseignant et doit être traduit devant la justice pour recevoir le châtiment mérité,

Les participants au Séminaire de l’INIREF réuni au CPA (Cotonou) ce jour 16 janvier 2009, ce en prélude à la 8ème Edition de la Fête des Peuples et sous le thème :«Poursuivre l’émancipation des peuples de notre sous-région africaine, de l’Afrique entière et des peuples du monde en disant Non à toute forme d’aliénation et surtout à ce que les grands bourgeois appellent le "consentement"»

1°- S’indignent que des étudiants victimes d’un acte aussi répréhensible et criminel d’un Doyen indigne et fasciste soient traduits devant les tribunaux et exigent l’arrêt immédiat de toutes poursuites contre MAKPONSE Landry ;

2°- Condamnent le gouvernement de YAYI Boni pour son comportement complice de l’acte criminel de GERO AMOUSSOUGA Fulbert par surcroît Conseiller du Président de la République ;

3°- Condamnent les autorités rectorales ainsi que les enseignants qui ont osé apporter leur soutien à un Doyen qui a fait tirer sur ses propres étudiants ;

4°- Exigent en conséquence le bannissement de GERO AMOUSSOUGA Fulbert des universités publiques du Bénin et sa mise en jugement devant les tribunaux pour tentative d’assassinat.


ADOPTEE A L’UNANIMITE ET PAR ACCLAMATIONS

LE SEMINAIRE


RESOLUTION

POUR LA TENUE DU CONGRES NATIONAL DES COMITES

Considérant l’éclatement de la crise révolutionnaire constaté depuis la 28ème Conférence des Sections de Nationalité INIREF du 04 Octobre 2008, crise révolutionnaire matérialisée notamment par le développement et la multiplication des comités dans divers secteurs ;

Considérant que depuis lors, cette crise s’approfondit, nourrie tant par la situation politique que par les réunions des forums des forums des nationalités à travers tout le pays ;

Considérant la politique d’aliénation et de génocide des grands bourgeois dont les hauts bourgeois sont les relais au Bénin et consistant à imposer au prolétariat et aux peuples le "Consentement" ;

Considérant que la politique du Gouvernement YAYI-KOUPAKI, représentant du capital financier est une mise en œuvre rageuse de cette politique du "Consentement" ;

Considérant la nécessité du rejet de ce "Consentement" comme condition première d’émancipation du prolétariat et des peuples du monde ;

Considérant que ce rejet du "Consentement" ne saurait être assumé par le prolétariat et les peuples qu’à travers les instruments de combat que sont les Comités ou Soviets ;



Les participants au Séminaire réuni au CPA (Cotonou) ce jour 16 janvier 2009, ce en prélude à la 8ème Edition de la Fête des Peuples et sous le thème :«Poursuivre l’émancipation des peuples de notre sous-région africaine, de l’Afrique entière et des peuples du monde en disant Non à toute forme d’aliénation et surtout à ce que les grands bourgeois appellent le "consentement"»

S’insurgent contre la politique du "Consentement" appliquée au Bénin par le Gouvernement YAYI-KOUPAKI notamment ;

Renouvellent leur engagement à œuvrer de toutes leurs forces pour une assomption par les travailleurs et les peuples du Bénin du rejet du "Consentement" des hauts bourgeois néocoloniaux et de leurs patrons, les grands bourgeois des pays impérialistes en vue de leur émancipation totale ;

Décident de la convocation d’un Congrès National des Comités pour le 21 février 2009, 1er anniversaire de l’année 2008 "année internationale des Langues" et journée internationale de la langue maternelle.


ADOPTEE A L’UNANIMITE ET PAR ACCLAMATIONS

LE SEMINAIRE


COMMUNIQUE FINAL

Sur initiative du Conseil d’Administration de l’Institut International de Recherche et de Formation (INIREF), et dans le cadre de la huitième édition de la Fête des Peuples, un séminaire, ouvert au grand public, s’est tenu le vendredi 16 janvier 2009 au Centre de Promotion de l’Artisanat (CPA) de Cotonou sur le thème : « Poursuivre l’émancipation des peuples de notre sous région africaine, de l’Afrique entière et des peuples du monde en disant NON à toute forme d’aliénation et surtout à ce que les grands bourgeois appellent le « consentement » ».

Les travaux du séminaire, ouverts par le président du Conseil d’Administration de l’INIREF, Monsieur Pascal FANTODJI, ont consisté en une série de douze communications regroupées en trois panels.

De l’ensemble des communications, on peut retenir que l’homme n’a pas existé de toute éternité et on a pu cerner l’essence de l’homme avec sa place dans l’univers et le temps, dans leurs acceptions naturelles, l’émergence et le développement de sa conscience, de ses sciences et de l’épistémologie qui lui permettent de se comprendre dans toute sa diversité, dans son évolution et dans la conscience de ses aliénations dont il apprend à se débarrasser progressivement au point où il peut s’en faire à un moment donné un programme d’apprentissage et de vie de progrès dans une critique sans cesse renouvelée, une critique qui renforce l’unicité et la cohésion de son genre ou son espèce. C’est avec et grâce à cette critique que nous pouvons procéder à la compréhension de notre détachement du règne animal ; à la compréhension de la formation et de la diversification des cultures humaines malgré leurs similitudes qui les rendent universelles. Nos aliénations jusqu’à l’esclavage noir, jusqu’à la colonisation, la néocolonisation et nos retards culturels exigent une émancipation des peuples, une émancipation peuple par peuple suivie d’une émancipation générale que les peuples peuvent et doivent préparer et impulser dans l’enrichissement de tout notre passé. Voilà qui fonde la mise en place de comités divers ou soviets à tous les niveaux pour diriger les combats précis pour l’émancipation des peuples.

Et c’est de façon tout à fait naturelle qu’à l’issue des interventions du public l’ensemble des participants au Séminaire a adopté une résolution sur la convocation d’un congrès national des Comités pour le 21 février 2009. Ce congrès montrera de façon pratique l’assomption par les travailleurs et les peuples du Bénin du rejet du « consentement » des hauts bourgeois néocoloniaux et de leurs patrons les grands bourgeois des pays impérialistes en vue de leur émancipation totale.

Dans cette logique le Séminaire a fermement condamné la fusillade du 24 novembre 2008 sur le campus d’Abomey-Calavi et exigé le bannissement des Universités Nationales du Bénin de M. Fulbert AMOUSSOUGA GERO, auteur de ladite fusillade. Le séminaire a condamné le silence coupable du gouvernement de Boni YAYI, puis la désinvolture suivie de la déclaration mensongère du Conseil des Ministres du 26 décembre 2008 qui en dernier ressort sont des tentatives de blanchir le criminel AMOUSSOUGA GERO. Le séminaire a condamné également le consentement de certains enseignants du supérieur qui soutiennent F. AMOUSSOUGA GERO et a félicité ceux qui ont ouvertement manifesté leur rejet du consentement, notamment le Comité des Enseignants du Supérieur pour l’émancipation des Universités Nationales du Bénin, le SYNARES et le SNES qui ont participé à la marche du 04 décembre 2008. Le Séminaire a adopté : une « Motion pour l’arrêt immédiat des poursuites contre MAKPONSE Landry et pour la mise en jugement de Fulbert AMOUSSOUGA GERO ».

C’est dans une ambiance de fête et avec la détermination de s’instruire davantage pour mieux s’émanciper que les séminaristes ont applaudi le discours de clôture du Séminaire prononcé par Monsieur KONE Zobila, membre du Présidium du Séminaire et représentant le Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire (PCRCI) et la démocratie révolutionnaire de Côte d’Ivoire.



Fait à Cotonou le 16 janvier 2009.

Adopté à l’unanimité et par acclamations.

Le Séminaire




ANNEXE

Bibliographie sommaire



1. Albert Jacquard, Voici le Temps du Monde Fini, Ed. du Seuil, Paris, 1991

2. François Lassagne et al, les 10 plus grandes énigmes de la science, in Sciences et Vie, n°1091, Août 2008, Paris

3. Friedrich Engels, L’origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat, Ed. Sociales, Paris

4. Académie des Sciences de l’URSS, Manuel d’Economie Politique, Ed. du Progrès, Moscou

5. Pascal Fantodji, INIREF, Influences des sciences et des cultures sur l’Ethique moderne dans sa détermination actuelle, Thèses, Ed. Iniref, Cotonou, 2003

6. M. Rosenthal et al, Petit Dictionnaire Philosophique, Ed Eugène Varlin, Paris 1977

7. Pascal Fantodji, Introduction aux Réalités économiques et sociales au Dahomey, Ed. NBE, 1979

8. Pascal Fantodji, Rapport au 2ème Plénum du Comité Central, 1980

9. Pascal Fantodji, Réalités Economiques et Sociales au Dahomey, Les Sociétés Pré coloniales au Dahomey, Ed. Librairie Jeunesse du monde, Paris, 1980

10. Pascal Fantodji, Etude du mouvement réel de l’histoire, 1980

11. Pascal Fantodji, INIREF, Cadre, Finalité, Objectifs, Méthodes et Moyens, in Bulletin d’Information N° 1, Editions L’Ecriture, Cotonou, 1997

12. Pascal Fantodji, INIREF, Bulletin d’Information n° 003, Cotonou, 1999

13. Pascal Fantodji, INIREF, Aperçu sur le programme des clubs, Document multigraphié, Cotonou 2000

14. Pascal Fantodji, Editions INIREF : Signification, Fondation, Vie, Cotonou, 2001

15. Pascal Fantodji, Programme d’activité des universitaires révolutionnaires, Editions La Flamme, Cotonou, 2004

16. Pascal Fantodji, Tribune N° 27, Document multigraphié, Cotonou, 2007

17. Pascal Fantodji, Anti-Manuel ou critique de la théorie et de la pratique actuelles des grands bourgeois : contre la « guerre silencieuse » et pour une nouvelle époque révolutionnaire au monde ; et Port pour l’émancipation des peuples aujourd’hui sous le couvert de "l’Anti-Manuel" : Ethique et Esthétique de l’époque actuelle, in la Flamme n° 293-294, août 2008, Cotonou



PRESIDIUM DU SEMINAIRE


Pascal FANTODJI, Président

Zobila KONE, membre

Denis SINDETE, membre


DEROULEMENT DU SEMINAIRE



I- Ouverture



II- Les communications



Introduction générale



Panel 1



11- Une brève histoire de l’univers selon la science, signification de la Voie Lactée ;

12- Une brève histoire de l’humanité ou de Homo sapiens sapiens, genre en une espèce unique selon la science ;

13- Formations économiques ;

14- Formations économiques et sociales ;



Panel 2



21- Ethique et esthétique ;

22- La bourgeoisie aujourd’hui, la grande bourgeoisie et sa programmation de la société : éthique des grande et haute bourgeoisies ;

23- Le rejet par les peuples du "consentement" comme forme actuelle nécessaire du progrès social et de l’émancipation des peuples : une nouvelle époque révolutionnaire s’annonce ;



Panel 3



31- L’instruction nécessaire des peuples : l’INIREF et sa généralisation en Afrique ;

32- Les déterminations de l’INIREF ;

33- Nature des révolutions sociales actuelles et signification de la période de transition ;

34- Programmes des INIREF

a) Premier cycle

b) Second cycle

c) Troisième cycle : DEA ou Master de recherche

35- Organisations des INIREF de la sous-région et d’Afrique.

Conclusion des communications


III- Débats



IV- Résolutions et clôture



COMPOSITION DES PANELS



Introduction générale : Pascal FANTODJI



Panel 1



11- Une brève histoire de l’univers selon la science, signification de la Voie Lactée ;

12- Une brève histoire de l’humanité ou de Homo sapiens sapiens, genre en une espèce unique selon la science ;

13- Formations économiques ;

14- Formations économiques et sociales .

Président : Jean ZOUNON

Membres : Emile AHOSSI

Philippe NOUDJENOUME

Léon YELOME



Panel 2



21- Ethique et esthétique ;

22- La bourgeoisie aujourd’hui, la grande bourgeoisie et sa programmation de la société : éthique des grande et haute bourgeoisies ;

23- Le rejet par les peuples du "consentement" comme forme actuelle nécessaire du progrès social et de l’émancipation des peuples : une nouvelle époque révolutionnaire s’annonce.

Président : Eustache ZINZINDOHOUE

Membres : Paul IKO



Panel 3



31- L’instruction nécessaire des peuples : l’INIREF et sa généralisation en Afrique ;

32- Les déterminations de l’INIREF ;

33- Nature des révolutions sociales actuelles et signification de la période de transition ;

34- Programmes des INIREF

c) Premier cycle

d) Second cycle

c) Troisième cycle : DEA ou Master de recherche

35- Organisations des INIREF de la sous-région et d’Afrique.

Conclusion des communications.



Président : Hounkpati B.C. CAPO

Membres : Pascal FANTODJI

Zobila KONE

Fidèle QUENUM

Denis SINDETE


Clôture : Zobila KONE

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