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7ème Communication

Le rejet par les peuples du "consentement" comme forme actuelle nécessaire du progrès social et de l’émancipation des peuples : une nouvelle époque révolutionnaire s’annonce

Par Paul Essè IKO

Les grande et haute bourgeoisies, avec leur éthique, oeuvrent constamment et continûment à obtenir, maintenir et raffermir le « consentement » des peuples. Depuis l’élaboration en 1979 de la théorie générale du « consentement », on observe sa mise en œuvre différenciée et de manière diversifiée selon les pays et le contexte.

Comme il a été prouvé, l’éthique des grande et haute bourgeoisies est d’une laideur innommable. Elle est faite entre autres de vols, de mensonges, de crimes… La « guerre silencieuse» que mènent les grande et haute bourgeoisies contre les peuples, prend tantôt une forme violente, tantôt une forme pacifique.

Si le consentement par les travailleurs et les peuples à leur domination constitue la première victoire des grande et haute bourgeoisies, il s’en suit que le rejet du consentement constitue la première victoire des travailleurs et des peuples.

L’éthique des grande et haute bourgeoisies va à l’encontre des travailleurs et des peuples et du progrès. Or, il est admis aujourd’hui la nécessité de la démocratie pour tous les peuples et dans tous les domaines. Il est admis la nécessité de l’instruction de chacun et de tous ; il est admis la nécessité que les langues meurent le moins possible, que toutes soient supports d’instruction et diffusées par tous les canaux, y compris par l’Internet. Ces éléments de l’éthique progressive sont à l’opposé de l’éthique esclavagiste des grande et haute bourgeoisies, qui, en fait se trouvent en position de défensive constante vis-à-vis des travailleurs et des peuples. On doit ajouter à cela que ces éléments progressifs reçoivent la couverture théorique de nombre de scientifiques qui savent se placer du côté de ceux-là qui souffrent et se plaignent et au profit de qui ils réclament que la parole soit donnée.

Par ailleurs sous nos yeux, la contre-révolution des années 1988-1992 a épuisé ses ressources et les théories de "la fin de l’histoire" et d’autres thèses hayékiennes prônant le règne et la supériorité éternelle du libéralisme économique sont manifestement mises en échec avec la crise actuelle. De jour en jour sont mis à nu des vols scandaleux des magnats du capital financier. De même que les idées de Marx sur le marché et ses contradictions ressortent avec de plus en plus de vigueur, ses idées sur l’émancipation des travailleurs et les révolutions reviendront à l’ordre du jour avec les luttes concrètes des travailleurs contre les nouveaux sacrifices et le consentement que l’on veut obtenir d’eux à ces sacrifices.

Historiquement, les masses en lutte ont forgé des instruments de leur propre émancipation que sont les comités. Depuis la commune de Paris jusqu’aux expériences propres des travailleurs et des peuples de notre pays, en passant par les soviets de la Russie, les comités sont les seuls organes d’une véritable démocratie tant dans l’entreprise que dans l’administration publique. Les expériences des peuples du Bénin des années 1988-1989 ont généré les comités d’action de travailleurs, de paysans, d’artisans et ouvriers, qui se sont révélés être de véritables moyens d’émancipation des peuples. Les comités d’action avaient mobilisé les masses en lutte et leur ont permis de conquérir les libertés dont nous jouissons aujourd’hui. Des assemblées générales se tenaient dans les entreprises, l’administration, les villages, pour débattre des problèmes de l’entité et prendre des décisions appropriées. Les peuples du Bénin, avec l’éducation des comités, étaient résolument engagés dans la voie de leur émancipation complète. François Mitterrand et toute la grande bourgeoisie s’en étaient rendu compte. Ils ont surtout compris qu’une libération des peuples du Bénin des griffes des grande et haute bourgeoisies sous la direction ferme et résolue des comités d’action, ferait école dans toute la sous région africaine, en Afrique tout entière et dans le monde. Ils ont par des directives et dispositions concrètes aidé au rassemblement de tout ce que notre pays a connu de nauséeux, d’abject, la haute bourgeoisie, en ce qu’ils ont appelé ‘’la conférence nationale’’ qui était un véritable ‘’marché de dupes’’ au sein duquel la plus grande victime est le peuple.

De 1990 à nos jours, tous les régimes de la haute bourgeoisie qui se sont succédé à la tête du pays, ont soigneusement travaillé à duper le peuple; à obtenir, maintenir et raffermir son consentement. Tout est mis à contribution : la presse, les lois, les programmes d’instruction, le crime… Face à tout cet arsenal, les peuples opposent une résistance farouche à travers des comités, qui sont spontanément mis en place afin d’éclairer et de conduire au besoin la résistance (comités de la douane, des finances, de villages, de régions…). Avec ces instruments les peuples ont eu quelques victoires, comme par exemple la suppression de la taxe civique en 1994. Les combats des travailleurs contre les diverses exactions et les crimes politiques et économiques n’ont été possibles que grâce à l’éclairage empirique des comités.

Avec leurs comités, les travailleurs et les peuples se donnent pour tâches de lutter plus vigoureusement pour l’instruction de chacun et de tous en ses langues maternelles et ceci contre la domination linguistique et culturelle de l’impérialisme français. Contre cette aspiration émancipatrice, les tentatives de sabotage et d’escamotage - comme celles d’un ministre Gbégnonvi nommé par Boni Yayi a cet effet - ont lamentablement échoué. L’avenir s’annonce donc radieux avec le maintien de l’effort des peuples et de leurs comités dans le rejet du joug linguistique et culturel français. Et une libération des peuples du joug linguistique et culturel de la langue française ne peut pas ne pas être contagieuse pour les peuples voisins et de proche en proche et par vagues pour les peuples du monde comme on l’a observé des phénomènes révolutionnaires ces temps derniers. Toute autre victoire franche d’un peuple sur la grande et haute bourgeoisie quelque part viendra également féconder les luttes ailleurs dans le monde. Une nouvelle époque révolutionnaire s’ouvre.

Au total, les peuples dans leur lutte pour l’émancipation doivent affronter un monstre qui leur livre une guerre sans merci, une guerre à mort dans le seul but d’obtenir leur « consentement ». Un arsenal de moyens est utilisé à cette fin.

Alors, les travailleurs et les peuples qui se battent empiriquement pour contenir les assauts des grande et haute bourgeoisies ont avec l’aide des révolutionnaires découvert leurs théories et pratiques, en même temps qu’ils ont inventés l’antidote, les instruments du rejet du consentement, que sont les comités. Avec les comités sous toutes leurs déterminations, les travailleurs et les peuples sont assurés de la victoire complète et définitive sur les grande et haute bourgeoisies. Ils sont assurés d’ouvrir ce faisant, la voie à l’humanisme absolu.

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