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La communauté primitive


La première formation économique que les premiers groupes d’hommes érigèrent fut la société ou la communauté primitive.

Au plan économique, les caractéristiques essentielles de cette communauté primitive sont :

- le niveau extrêmement bas, rudimentaire des instruments de production,

- la propriété sociale des moyens de production limitée au cadre restreint de petites communautés,

- la division naturelle du travail suivant l’âge et le sexe.

« La loi économique fondamentale du régime de la communauté primitive consiste à assurer aux hommes les moyens d’existence nécessaires à l’aide d’instruments de production primitifs, sur la base de la propriété communautaire des moyens de production, par le travail collectif et par la répartition égalitaire des produits. »

En se désagrégeant, la communauté primitive donna naissance soit au mode de production esclavagiste soit au mode de production féodal, suivant les cas.



Le mode de production esclavagiste


Le travail de l’homme, le perfectionnement des outils de travail, passant des outils de pierre aux outils métalliques, la naissance et le développement de l’agriculture permirent que l’homme produisit plus qu’il ne fallait pour sa subsistance et sa reproduction. Il fut possible alors de s’approprier le produit supplémentaire de l’activité de l’homme et il devint intéressant de conserver vivants les prisonniers de guerre et de les faire travailler : ils mangeaient moins qu’ils ne produisaient. La production eut progressivement comme base le travail des esclaves avec la naissance d’un nouveau mode de production : le mode de production esclavagiste.

Les caractéristiques essentielles du mode de production esclavagiste sont :

- La propriété individuelle et privée des moyens de production,

- L’exploitation du travail des esclaves par les maîtres d’esclaves et l’appropriation du surproduit du travail des premiers par les seconds.

« La loi économique fondamentale du mode de production fondé sur l’esclavage réside dans la production d’un sur produit pour la satisfaction des besoins des propriétaires d’esclaves en exploitant sauvagement les esclaves sur la base de la propriété complète des moyens de production et des esclaves par les possesseurs d’esclaves, par la ruine et l’asservissement des paysans et des artisans, ainsi que par la conquête et l’asservissement des peuples des autres pays ».


Le mode de production féodal


Le mode de production féodal ne s’est pas installé de la même manière partout.

- Dans certains cas, il est né directement de la désagrégation des communautés primitives parce que les chefs de tribus se sont emparés des terres et les ont distribuées à leurs proches ;

- Il est sorti de la désagrégation des sociétés esclavagistes ;

Dans ce dernier cas, les germes de ce mode de production sont apparus sous le mode esclavagiste lorsque les forces productives qu’étaient les esclaves commencèrent à être détruites par l’exploitation esclavagiste elle-même et que les guerres ramenaient de moins en moins d’esclaves. L’accaparement systématique du fruit du travail par les maîtres éteignit tout intérêt au travail chez les esclaves et les révoltes d’esclaves devinrent nombreuses. Les hommes libres, paysans et artisans, étaient de moins en moins enclins à faire la guerre pour ramener des esclaves aux propriétaires d’esclaves. Le mode de production esclavagiste devait disparaître.

Les caractéristiques essentielles du mode de production féodal sont :

- la propriété du seigneur féodal sur la terre,

- la propriété limitée du seigneur féodal sur le producteur : le paysan serf qui devait faire la corvée ou payer une lourde redevance en nature et en espèces.

« La loi économique fondamentale de la féodalité réside dans la production d’un surproduit pour la satisfaction des besoins des seigneurs féodaux en exploitant les paysans dépendants sur la base de la propriété du féodal sur la terre et de sa propriété limitée sur les producteurs ».


Le mode de production capitaliste


Sous la féodalité, les villes, l’artisanat et par suite la manufacture se développèrent en même temps que l’échange et la concurrence. Les artisans et les commerçants s’organisèrent en corporation. La production marchande se développa, désagrégeant l’économie naturelle et faisant émerger des entreprises capitalistes. Des propriétaires fonciers, des marchands et des usuriers concentrèrent des masses de richesses entre leurs mains et ruinèrent des masses considérables de petits producteurs qui n’avaient à vendre que leur force de travail et non plus les produits de leur travail. Ils firent ainsi le lit à une nouvelle formation économique : le capitalisme.

Les caractéristiques essentielles du capitalisme sont :

- la propriété privée des moyens de production ;

- la recherche du profit et sa justification ;

- la liberté des échanges économiques et la concurrence économique ;

- l’importance du capital, les possibilités de l’échanger (spécialement en bourse), de l’accumuler et de spéculer ;

- la vente de sa force de travail par le prolétariat et la rémunération du travail par un salaire.

Dans son développement le capitalisme devint monopoliste. Certains capitalistes accumulèrent entre leurs mains d’importantes parts du capital, ruinant de plus en plus de petits capitalistes. Un petit nombre concentra entre ses mains l’essentiel des forces productives. Des débouchés devinrent nécessaires pour approvisionner les usines en matières premières et écouler les marchandises. Le capitalisme, dans sa toute puissance eut besoin de plus d’espace pour se déployer. Il devint nécessaire de conquérir le monde. Le capitalisme engendra le colonialisme et l’impérialisme.Ainsi furent conquis de nouveaux territoires où l’on implanta le capitalisme. Ainsi en fut-il de nombreux territoires en Afrique dont ceux qui sont aujourd’hui réunis ensemble dans la République du Bénin.

En effet, il n’y eut pas un Bénin homogène où, de la communauté primitive l’on parvint à l’économie capitaliste en passant par les formations esclavagistes et féodales. De nombreuses petites communautés coexistèrent, pacifiquement ou orageusement suivant les périodes, chacun poursuivant son évolution. Toutes connurent la communauté primitive, puis certaines passèrent au mode de production esclavagiste grâce aux guerres faites à leurs voisins et au développement des forces productives. C’est ainsi que sur les formations économiques naturelles du Bénin est venu se greffer le capitalisme, donnant une formation économique hybride où domine le capitalisme et à côté duquel des formes de l’économie naturelle subsistèrent longtemps. Certains peuples du Bénin en étaient encore au troc dans les années 70.

Le mode de production socialiste


Le mode de production capitaliste portait en lui-même les germes de sa négation, l’appropriation privée des moyens de production et l’accaparement de la plus grande partie des fruits du travail des ouvriers par la classe bourgeoise s’opposant au développement des forces productives. Mais ici, contrairement aux transformations antérieures, c’est de façon consciente que des penseurs et les peuples tentèrent d’instaurer le nouveau mode de production qui devait remplacer l’ancien. Ce fut le travail de plusieurs courants de pensées du 19ème siècle dont le plus significatif aura été le marxisme sur la base duquel fut effectivement fondé le premier Etat socialiste en Russie.

Les caractéristiques du socialisme sont :

- la propriété collective ou sociale des moyens de production,

- la gestion démocratique de ces moyens de production,

- l’orientation de la production en vue de satisfaire les besoins individuels et collectifs des hommes.

Le principe de répartition est « de chacun selon ses capacités, à chacun selon son travail ».

La libération des forces productives qui s’en suivrait permettrait la production en abondance ainsi que la suppression des inégalités devant la jouissance des produits au point où l’on peut passer à la société communiste avec le principe « de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ». Le but ultime du socialisme est le communisme, société sans classes fondée sur la propriété commune des moyens de production.

Aussi bien la construction du socialisme résulte d’une lutte consciente du prolétariat et de ses alliés contre les méfaits du capitalisme, aussi bien la bourgeoisie organise de façon consciente la lutte contre le socialisme pour préserver un mode de production dont elle se nourrit. Ainsi, dès sa naissance en Union soviétique, le socialisme fut encerclé par le capitalisme et subit des assauts répétés jusqu’à sa destruction à la fin des années 90. Mais il ne s’agit pas d’une extinction. On a assisté à la défaite d’une formation économique consciemment construite et le maintien d’un système toujours combattu et condamné à disparaître de par ses propres contradictions internes : le capitalisme.


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